Plutôt que d’acheter des armes, le gouvernement flamand veut bâtir des ponts
([Politique] 2025-03-01 (Het Belang Van Limburg))
- Reference: 2025-03_Belgaimage-114763709-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/plutot-que-dacheter-des-armes-le-gouvernement-flamand-veut-batir-des-ponts/
- Source link: https://www.hbvl.be/nieuws/vlaamse-regering-niet-geneigd-mee-te-betalen-aan-extra-defensie-uitgaven-maar-hoe-wil-ze-dan-wel-bijdragen/48778328.html
« L’achat de matériel militaire relève exclusivement du fédéral », a déclaré le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) en réaction à la proposition de faire contribuer financièrement les régions à la norme de deux pour cent du PIB. Mais que veut bien faire la Flandre ?
L’ambition du gouvernement fédéral est on ne peut plus claire : il faut augmenter au plus vite les dépenses en matière de défense afin d’atteindre, dans le meilleur des cas, la norme des deux pour cent imposée par l’OTAN. « Mais nous refusons d’émettre un chèque en blanc, a prévenu le week-end dernier le ministre fédéral du Budget, Vincent Van Peteghem (CD&V). Les entités fédérées devront aussi ajouter leur pierre à l’édifice. » Elles pourraient réaliser des économies supplémentaires par exemple, ou transférer au fédéral les fonds européens non utilisés.
Du côté francophone, Georges-Louis Bouchez a déjà proposé de consacrer à la défense une partie du budget des allocations familiales. La Flandre, elle, se montre moins enthousiaste. « Les dépenses militaires relèvent exclusivement du fédéral, a déclaré hier le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) devant le Parlement flamand. Par ailleurs, nous n’avons encore reçu aucune demande officielle du gouvernement fédéral. »
[1]Les universités flamandes vont former les étudiants en médecine aux situations de guerre
Il y a donc peu de chances de voir des efforts budgétaires directs venir de la Flandre vers le fédéral. En revanche, Diependaele entend bien soutenir les entreprises (de défense) flamandes. « Ce n’est pas la même chose que d’acheter du matériel militaire », justifie le ministre-président, qui élabore un plan assorti de mesures concrètes. « Nous devons surtout continuer à investir dans des secteurs où la Flandre se distingue déjà actuellement, notamment dans celui des applications médicales, des semi-conducteurs et des drones. »
Pour ce faire, les entreprises concernées bénéficieraient de subventions ou de soutiens à l’innovation, voire d’une participation directe de la Flandre. L’idée est également de recourir à des investissements dits « indirects ». Theo Francken (N-VA), ministre de la Défense, avait déjà mentionné ce genre d’intervention : s’il faut remplacer des ponts par exemple, il faut les adapter au transport militaire.
[2]Après la polémique Trump-Zelensky, l’Europe doit renforcer sa défense avec prudence
Pour illustrer son idée d’investissements indirects, Diependaele a évoqué au Parlement flamand le Rhin de fer. Cette liaison ferroviaire entre le port d’Anvers et la région industrielle de la Ruhr en Allemagne revêt une grande importance économique pour Anvers, mais les Pays-Bas s’opposent à sa construction depuis des années. Non seulement cette liaison représenterait un investissement d’un milliard d’euros pour nos voisins du nord, mais en plus, ils n’en tireraient aucun bénéfice économique. Au contraire, ce chemin de fer avantagerait le port d’Anvers au détriment de celui de Rotterdam.
Selon Diependaele, ce Rhin de fer pourrait s’avérer utile d’un point de vue militaire, entre autres pour permettre le déplacement de troupes américaines. Mais cet argument suffira-t-il à convaincre les Néerlandais ? Le sujet sera abordé lors d’un sommet entre la Flandre et les Pays-Bas le 1 er avril.
Il reste toutefois à savoir si cette liaison ferroviaire ou la consolidation des ponts pourront entrer dans le cadre de la norme des 2 pour cent de l’OTAN. Il semblerait effectivement que seules les dépenses militaires « pures » entreraient en ligne de compte. Autrement dit, ces investissements indirects s’avéreraient utiles, mais pas pour satisfaire les ambitions du gouvernement fédéral et de l’OTAN.
►►► À relire:
[3]Guerre en Ukraine : le Premier ministre se répand en promesses, l’armée n’a qu’à se débrouiller
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/les-universites-flamandes-vont-former-les-etudiants-en-medecine-aux-situations-de-guerre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/apres-le-polemique-trump-zelensky-leurope-doit-renforcer-sa-defense-avec-prudence/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/guerre-en-ukraine-le-premier-ministre-se-repand-en-promesses-larmee-na-qua-se-debrouiller/
L’ambition du gouvernement fédéral est on ne peut plus claire : il faut augmenter au plus vite les dépenses en matière de défense afin d’atteindre, dans le meilleur des cas, la norme des deux pour cent imposée par l’OTAN. « Mais nous refusons d’émettre un chèque en blanc, a prévenu le week-end dernier le ministre fédéral du Budget, Vincent Van Peteghem (CD&V). Les entités fédérées devront aussi ajouter leur pierre à l’édifice. » Elles pourraient réaliser des économies supplémentaires par exemple, ou transférer au fédéral les fonds européens non utilisés.
Du côté francophone, Georges-Louis Bouchez a déjà proposé de consacrer à la défense une partie du budget des allocations familiales. La Flandre, elle, se montre moins enthousiaste. « Les dépenses militaires relèvent exclusivement du fédéral, a déclaré hier le ministre-président flamand Matthias Diependaele (N-VA) devant le Parlement flamand. Par ailleurs, nous n’avons encore reçu aucune demande officielle du gouvernement fédéral. »
[1]Les universités flamandes vont former les étudiants en médecine aux situations de guerre
Plan défense
Il y a donc peu de chances de voir des efforts budgétaires directs venir de la Flandre vers le fédéral. En revanche, Diependaele entend bien soutenir les entreprises (de défense) flamandes. « Ce n’est pas la même chose que d’acheter du matériel militaire », justifie le ministre-président, qui élabore un plan assorti de mesures concrètes. « Nous devons surtout continuer à investir dans des secteurs où la Flandre se distingue déjà actuellement, notamment dans celui des applications médicales, des semi-conducteurs et des drones. »
Pour ce faire, les entreprises concernées bénéficieraient de subventions ou de soutiens à l’innovation, voire d’une participation directe de la Flandre. L’idée est également de recourir à des investissements dits « indirects ». Theo Francken (N-VA), ministre de la Défense, avait déjà mentionné ce genre d’intervention : s’il faut remplacer des ponts par exemple, il faut les adapter au transport militaire.
[2]Après la polémique Trump-Zelensky, l’Europe doit renforcer sa défense avec prudence
Rhin de fer
Pour illustrer son idée d’investissements indirects, Diependaele a évoqué au Parlement flamand le Rhin de fer. Cette liaison ferroviaire entre le port d’Anvers et la région industrielle de la Ruhr en Allemagne revêt une grande importance économique pour Anvers, mais les Pays-Bas s’opposent à sa construction depuis des années. Non seulement cette liaison représenterait un investissement d’un milliard d’euros pour nos voisins du nord, mais en plus, ils n’en tireraient aucun bénéfice économique. Au contraire, ce chemin de fer avantagerait le port d’Anvers au détriment de celui de Rotterdam.
Selon Diependaele, ce Rhin de fer pourrait s’avérer utile d’un point de vue militaire, entre autres pour permettre le déplacement de troupes américaines. Mais cet argument suffira-t-il à convaincre les Néerlandais ? Le sujet sera abordé lors d’un sommet entre la Flandre et les Pays-Bas le 1 er avril.
Il reste toutefois à savoir si cette liaison ferroviaire ou la consolidation des ponts pourront entrer dans le cadre de la norme des 2 pour cent de l’OTAN. Il semblerait effectivement que seules les dépenses militaires « pures » entreraient en ligne de compte. Autrement dit, ces investissements indirects s’avéreraient utiles, mais pas pour satisfaire les ambitions du gouvernement fédéral et de l’OTAN.
►►► À relire:
[3]Guerre en Ukraine : le Premier ministre se répand en promesses, l’armée n’a qu’à se débrouiller
[1] https://daardaar.be/rubriques/travail-sante/les-universites-flamandes-vont-former-les-etudiants-en-medecine-aux-situations-de-guerre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/apres-le-polemique-trump-zelensky-leurope-doit-renforcer-sa-defense-avec-prudence/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/guerre-en-ukraine-le-premier-ministre-se-repand-en-promesses-larmee-na-qua-se-debrouiller/