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Chiens de race: la consanguinité s’arrête-t-elle à la frontière linguistique?

([Société] 2025-02-01 (De Standaard))


La santé génétique des races de chiens est un problème dans toute l’Europe. L’élevage fait souvent appel aux mêmes reproducteurs, en général des champions d’expositions canines. Ils engendrent comme prévu des portées uniformes de jolis chiots. L’inconvénient est que cela entraîne une chute graduelle de la diversité génétique des races, qui rend les descendants vulnérables à des maladies héréditaires telles qu’affections oculaires chez les border collies, douleurs aux hanches chez les bergers allemands, difficultés respiratoires chez les bouledogues et ichtyose chez les golden retrievers. Un pedigree ne garantit plus guère la santé d’un chien de race.

C’est pourquoi, en Flandre, ceux-ci doivent satisfaire à toutes les exigences avant d’être autorisés à se reproduire. Les chiens reproducteurs subissent des examens et leur appariement est évalué en fonction des conclusions scientifiques propres à leur race. Ensuite seulement, l’accouplement peut avoir lieu. Le désir du mâle, la réceptivité de la femelle ou la prime de saillie de l’éleveur ne jouent plus de rôle ou presque. L’arrêté flamand relatif à l’élevage vise à minimiser les imprévus : « L’élevage n’est pas un jeu de hasard, estime Arnold Jacques de la Commission flamande d’élevage. La santé des chiots passe avant tout. C’est pourquoi nous devons sélectionner judicieusement pères et mères. »

Pourtant, à Bruxelles et en Wallonie, il n’existe pas de réglementation en matière d’élevage canin. Les chiots y reçoivent un pedigree sans que leurs parents soient soumis à un dépistage de maladies héréditaires. « C’est comme si ces problèmes n’existaient plus à Bruxelles et en Wallonie. Comme si les maladies héréditaires des chiots disparaissaient à la frontière linguistique », analyse Geert Degezelle de la Commission flamande d’élevage, lui-même amateur de griffons belges. En définitive, la politique d’élevage belge se heurte à une situation communautaire épineuse.

Résultat : on trouve deux types de chiots avec pedigree. D’un côté, ceux de Flandre, nés d’un programme d’élevage établi avec soin. De l’autre, des chiots wallons et bruxellois qui obtiennent automatiquement un pedigree du moment que leurs parents en possèdent un.

A relire

[1]Une taxe sur les chiens ? Un emmerdement pour l’humain, le chien et la société

Des recommandations fantaisistes



À partir du 1 er juillet, tous les chiots flamands vendus avec pedigree devront répondre au nouveau cahier des charges. En collaboration avec des associations de propriétaires et éleveurs d’animaux de race et sur la base de conseils scientifiques, l’arrêté flamand relatif à l’élevage a établi une fiche incluant tests et examens spécifiques pour plus de trente races de chiens. D’autres races suivront. Seuls les chiens reproducteurs ayant subi un examen préalable pourront s’accoupler, à condition d’avoir reçu un avis favorable.

Les recommandations peuvent parfois sembler fantaisistes, comme dans le cas d’un couple de golden retrievers, tous deux exempts d’ichtyose. Aucun des deux n’est atteint de cette affection, aucun des deux n’est porteur du gène responsable, et pourtant, l’arrêté flamand leur interdit de se reproduire. En effet, la maladie est génétiquement si ancrée dans la population de golden retrievers qu’aucun ou presque n’est épargné. Ne laisser se reproduire que ces quelques individus sains aurait pour effet de réduire encore la diversité génétique. C’est pourquoi il est important de n’exclure aucun chien et de laisser s’accoupler des individus qui sont porteurs de la maladie, à condition que leur progéniture ne soit pas affectée.

L’arrêté relatif à l’élevage ne tient pas seulement compte de la santé des individus. Il vise également à limiter la consanguinité au niveau de l’ensemble de la population. « Les programmes d’élevage sont ambitieux, explique Jacques. L’appariement d’un mâle et d’une femelle ne peut augmenter la consanguinité que de 1 pour cent au maximum. On pourrait aussi fixer la limite à 0 pour cent, mais alors, fini l’élevage. La question est de savoir ce qu’il adviendrait des races. »

Exit Frankenstein



L’Angleterre et les Pays-Bas ont déjà interdit l’élevage des races les plus vulnérables. La reproduction des chiens au museau aplati est entre-temps prohibée, car ces animaux souffrent trop souvent de difficultés respiratoires. En Flandre, c’est encore possible, mais, à titre d’exemple, le cahier des charges des griffons belges, une race au museau aplati, ne compte pas moins de dix pages.

Degezelle, éleveur de griffons belges, approuve totalement cette idée : « On n’est pas tombé dans l’excès réglementaire. On parle de quatre examens obligatoires, auxquels je procédais déjà depuis des années. Même si le dépistage de la syringomyélie coûte tout de même 900 euros pour un couple. » Cette maladie est attribuable à un volume crânien insuffisant, ce qui peut entraîner des dysfonctionnements cérébraux.

« Au lieu de cette mascarade avec des noms de chiens qui commencent tous par la lettre Y, le pedigree devient en Flandre un gage de qualité qui bénéficie au consommateur, poursuit Degezelle. Il démontre que l’éleveur ne joue pas les Frankenstein avec les gènes. Un chiot doté d’un pedigree est né dans des conditions éthiques. Grâce au programme d’élevage du gouvernement flamand, nous pouvons nous distinguer des élevages commerciaux. Cela rend l’élevage de champions moins rapide et plus compliqué. Mais bon, si le but est de gagner de l’argent, mieux vaut travailler que de se lancer dans l’élevage de chiens. L’essentiel est que les éleveurs soient récompensés de leurs efforts et que davantage de personnes achètent un chien de race en bonne santé doté d’un pedigree. »

A relire

[2]En Flandre, la maltraitance animale plus sévèrement punie que la maltraitance des enfants



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/une-taxe-sur-les-chiens-un-emmerdement-pour-lhumain-le-chien-et-la-societe/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/en-flandre-la-maltraitance-animale-plus-severement-punie-que-la-maltraitance-des-enfants/



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