«Je ne veux pas être une mini-Bart»: portrait de la nouvelle bourgmestre d’Anvers
([Politique] 2025-02-01 (Gazet van Antwerpen))
- Reference: 2025-02_Belgaimage-113175437-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/je-ne-veux-pas-etre-une-mini-bart-portrait-de-la-nouvelle-bourgmestre-danvers/
- Source link: https://www.gva.be/regio/antwerpen/regio-antwerpen/antwerpen/els-van-doesburg-is-klaar-voor-dubbele-bevalling-zolang-het-kleintje-niet-tegensputtert-gaat-het-allemaal/43331363.html
Ce soir, Anvers aura un nouveau bourgmestre faisant fonction et, pour la première fois en douze ans, ce ne sera pas Bart De Wever. Le chef de file N-VA a en effet troqué le « Schoon Verdiep » (nom donné à l’hôtel de ville anversois, ndlr) pour le 16 rue de la Loi. Désormais, c’est Els van Doesburg, partenaire à la ville et en politique (N-VA), du président de la Chambre Peter De Roover, qui occupera le plus somptueux bureau d’Anvers.
Elle ne semble pas nerveuse à son arrivée au studio de la télévision locale anversoise, sur le Rijnkaai, pour l’entame officieuse de son mandat. « Être nerveux n’a pas de sens », dit-elle sobrement, pour modérer un peu plus tard son propos à la modératrice Bieke Ilegems : « mais si l’on commence à lui énumérer les singularités – troisième femme bourgmestre seulement, la plus jeune de l’histoire récente – il y a de quoi être nerveuse ».
Elle prend le temps de la pose pour le photographe, sur la terrasse en bois ultra glissante qui surplombe l’Escaut, brillant paisiblement en ce matin ensoleillé. « Je dois faire attention à ne pas glisser et éviter de me retrouver dans l’eau. Ce serait commencer en beauté », plaisante-t-elle en rentrant prudemment à l’intérieur, la main posée sur son ventre rond.
À l’âge de dix ans, Els van Doesburg arrive des Pays-Bas (Soest) avec ses parents et emménage en Campine pour être scolarisée à Westmalle. Cela fait d’elle la première bourgmestre anversoise d’origine néerlandaise. Le sondage publié dans ce journal (Gazet van Antwerpen) l’a confortée. Devenue échevine à la mi-2021 seulement, sa notoriété dépasse celle des autres échevins, à l’exception de l’ancien bourgmestre Patrick Janssens.
Près de six Anversois sur dix disent la connaître. Contre un peu moins de cinq Anversois sur dix pour Koen Kennis, qui a pourtant été le bras droit de Bart De Wever douze années durant. Els van Doesburg est aussi la seule échevine créditée de plus de de confiance (34 %) que de méfiance (23 %). Et 43 % des Anversoises et Anversois lui font explicitement confiance en tant que bourgmestre faisant fonction, contre 23 % non acquis à sa cause. Les autres sont sans avis. « Ce sondage est une bonne base pour commencer », dit-elle. « Toutes les bonnes choses s’appuient sur une base. »
Arrive alors dans la salle d’attente d’ATV Jinnih Beels (Vooruit), ancienne échevine, fraîchement élue députée provinciale. « Elle va bien faire ça », dit-elle en désignant Els van Doesburg, déjà en face des caméras. « C’est une femme solide. Diriger un collège échevinal n’est pas chose aisée. Bart De Wever le faisait bien. J’avais un bon contact avec lui, même lorsque nous n’étions pas d’accord. Entretenir de bonnes relations, c’est important. Qu’en sera-t-il entre Patrick Janssens et Els ? Oh, ça ira. »
A relire
[1]Qui remplacera De Wever à Anvers s’il devient premier ministre ?
À l’antenne, Bieke Ilegems demande à Els van Doesburg si elle n’a pas préparé une petite locution latine pour l’occasion. « Oh non, je serais sûre de recevoir un commentaire du 16 ». Une nouvelle fois, elle demande à la population anversoise de lui laisser un peu de temps et annonce qu’elle veut être une bourgmestre à la fois douce et ferme. Et qu’elle se rendra souvent au travail à vélo. « Il m’est arrivé de tomber sur les rails du tram », raconte-t-elle après l’enregistrement. « C’était dans la Lange Koepoortstraat. Et je me suis cassé le coude. Tous les Anversois savent qu’il faut faire attention aux rails du tram. C’est comme ça que l’on devient un Anversois professionnel. » Son compagnon Peter De Roover s’est acheté un vélo de course l’été dernier. « La première fois qu’il s’est retrouvé devant moi, avec son maillot ajusté de cyclisme, il m’a dit : Ce casque est ridicule, non ? (rires ) ». Quant à Els, elle a un vélo électrique. « C’est pratique avec ma grossesse. »
La future bourgmestre vit avec le président de la Chambre dans une maison mitoyenne à quelques centaines de mètres de la célèbre place saint Jean, au nord d’Anvers, un quartier que de nombreux habitants de la ville préfèrent éviter. Après l’enregistrement, je lui demande si elle y puise de l’inspiration. « Je n’emploierais pas ce mot. Disons que cela vous ancre dans la réalité. Lorsque je parle des défis d’Anvers 2060 – et il ne faut pas se voiler la face, ils sont nombreux – je ne le fais pas depuis une tour d’ivoire. Nous nous plaisons dans ce quartier. On voit aussi les efforts déployés et la manière dont la police y assure la sécurité. C’est un quartier de passage. Sa composition change sans cesse. Parfois, les gens ne sont présents que physiquement ; mentalement, ils sont encore bien ailleurs.
Jusqu’à la fin du mois de mars, elle cumulera ses anciennes prérogatives d’échevine avec le maïorat. Bieke Ilegems lui demande si c’est faisable. « Tant que le bébé le supporte, tout va bien », répond-elle. « Cela ressemble en effet un peu à une double maternité. » De plus, elle reste présidente du réseau hospitalier ZAS. Et non, elle ne craint pas que Bart De Wever joue les belles-mères. « Ce n’est pas son genre. Il vous jette dans le bain, il faut juste savoir nager. Je ne veux pas être une « mini Bart », je suis Els, je suis une personnalité différente. Et la priorité est claire : mettre en œuvre l’accord de gouvernance et faire en sorte que nous puissions achever la législature en 2030 la tête haute. Le fait que le bourgmestre soit une femme pour la première fois depuis longtemps a peu d’importance, estime-t-elle. « Tant qu’il s’agit d’une bonne bourgmestre. Les gens réagissent en tout cas très positivement au fait que je sois une future maman. »
A relire
[2]Formation fédérale : De Wever peut-il s’inspirer de la méthode anversoise ?
À la question de savoir ce qu’elle préfère à Anvers, elle répond à Bieke Ilegems que c’est sa vitalité lors des beaux jours, comme vendredi dernier. Et quelle sera sa mission clé ? « La sécurité des Anversois », répond-elle. Elle juge utile que le Premier ministre Bart De Wever sache quelle politique mener en matière de drogues. « Il se passe beaucoup de choses à Bruxelles, Bart veillera à ce qu’Anvers ne soit pas oubliée. »
En face d’Els van Doesburg, à l’émission Wakker op zondag , on retrouve le musicien de jazz Jef Nève, toujours chaleureux, et l’acteur dynamique Saïd Boumazoughe. Ce dernier explique que les choses ont changé pour les Marocains à Anvers. « Nous avons rattrapé notre retard, nous sommes fiers d’être Anversois, nous n’avons plus honte face aux autres », dit-il. Avec la nouvelle bourgmestre, il parle des jeunes de 14 ou 15 ans qui peuvent être tentés par l’argent de la drogue. Els van Doesburg : « Il y a des montants qui font rêver. Mais le message qu’il faut faire passer, c’est que le rêve s’arrête à la Begijnenstraat. Les chefs de cartel à Dubaï ne se soucient guère du sort de ces jeunes. »
À Jef Nève, elle explique que son genre de musique passe souvent le vendredi soir chez les De Roover-van Doesburg, accompagné d’un cocktail avec ou sans alcool. « Peter a assisté à ma prestation de serment, oui », dit-elle ensuite. « Et le 21 mars, lorsque je deviendrai gouverneure, il m’accompagnera également. J’étais présente moi aussi à sa prestation de serment. Bien sûr que nous sommes fiers l’un de l’autre. » Quant à savoir qui a les responsabilités les plus lourdes, là encore, sa réponse est toute prête : « Quelle importance, pour savoir qui fait la vaisselle ? »
A relire
[3]À Anvers, les subsides pleuvent: comment la N-VA a copié le PS…
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-remplacera-de-wever-a-anvers-sil-devient-premier-ministre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/formation-federale-de-wever-peut-il-sinspirer-de-la-methode-anversoise/
[3] https://daardaar.be/rubriques/economie/a-anvers-les-subsides-pleuvent-comment-la-n-va-a-copie-le-ps/
Elle ne semble pas nerveuse à son arrivée au studio de la télévision locale anversoise, sur le Rijnkaai, pour l’entame officieuse de son mandat. « Être nerveux n’a pas de sens », dit-elle sobrement, pour modérer un peu plus tard son propos à la modératrice Bieke Ilegems : « mais si l’on commence à lui énumérer les singularités – troisième femme bourgmestre seulement, la plus jeune de l’histoire récente – il y a de quoi être nerveuse ».
Elle prend le temps de la pose pour le photographe, sur la terrasse en bois ultra glissante qui surplombe l’Escaut, brillant paisiblement en ce matin ensoleillé. « Je dois faire attention à ne pas glisser et éviter de me retrouver dans l’eau. Ce serait commencer en beauté », plaisante-t-elle en rentrant prudemment à l’intérieur, la main posée sur son ventre rond.
Des origines néerlandaises
À l’âge de dix ans, Els van Doesburg arrive des Pays-Bas (Soest) avec ses parents et emménage en Campine pour être scolarisée à Westmalle. Cela fait d’elle la première bourgmestre anversoise d’origine néerlandaise. Le sondage publié dans ce journal (Gazet van Antwerpen) l’a confortée. Devenue échevine à la mi-2021 seulement, sa notoriété dépasse celle des autres échevins, à l’exception de l’ancien bourgmestre Patrick Janssens.
Près de six Anversois sur dix disent la connaître. Contre un peu moins de cinq Anversois sur dix pour Koen Kennis, qui a pourtant été le bras droit de Bart De Wever douze années durant. Els van Doesburg est aussi la seule échevine créditée de plus de de confiance (34 %) que de méfiance (23 %). Et 43 % des Anversoises et Anversois lui font explicitement confiance en tant que bourgmestre faisant fonction, contre 23 % non acquis à sa cause. Les autres sont sans avis. « Ce sondage est une bonne base pour commencer », dit-elle. « Toutes les bonnes choses s’appuient sur une base. »
Arrive alors dans la salle d’attente d’ATV Jinnih Beels (Vooruit), ancienne échevine, fraîchement élue députée provinciale. « Elle va bien faire ça », dit-elle en désignant Els van Doesburg, déjà en face des caméras. « C’est une femme solide. Diriger un collège échevinal n’est pas chose aisée. Bart De Wever le faisait bien. J’avais un bon contact avec lui, même lorsque nous n’étions pas d’accord. Entretenir de bonnes relations, c’est important. Qu’en sera-t-il entre Patrick Janssens et Els ? Oh, ça ira. »
A relire
[1]Qui remplacera De Wever à Anvers s’il devient premier ministre ?
Coude cassé
À l’antenne, Bieke Ilegems demande à Els van Doesburg si elle n’a pas préparé une petite locution latine pour l’occasion. « Oh non, je serais sûre de recevoir un commentaire du 16 ». Une nouvelle fois, elle demande à la population anversoise de lui laisser un peu de temps et annonce qu’elle veut être une bourgmestre à la fois douce et ferme. Et qu’elle se rendra souvent au travail à vélo. « Il m’est arrivé de tomber sur les rails du tram », raconte-t-elle après l’enregistrement. « C’était dans la Lange Koepoortstraat. Et je me suis cassé le coude. Tous les Anversois savent qu’il faut faire attention aux rails du tram. C’est comme ça que l’on devient un Anversois professionnel. » Son compagnon Peter De Roover s’est acheté un vélo de course l’été dernier. « La première fois qu’il s’est retrouvé devant moi, avec son maillot ajusté de cyclisme, il m’a dit : Ce casque est ridicule, non ? (rires ) ». Quant à Els, elle a un vélo électrique. « C’est pratique avec ma grossesse. »
La future bourgmestre vit avec le président de la Chambre dans une maison mitoyenne à quelques centaines de mètres de la célèbre place saint Jean, au nord d’Anvers, un quartier que de nombreux habitants de la ville préfèrent éviter. Après l’enregistrement, je lui demande si elle y puise de l’inspiration. « Je n’emploierais pas ce mot. Disons que cela vous ancre dans la réalité. Lorsque je parle des défis d’Anvers 2060 – et il ne faut pas se voiler la face, ils sont nombreux – je ne le fais pas depuis une tour d’ivoire. Nous nous plaisons dans ce quartier. On voit aussi les efforts déployés et la manière dont la police y assure la sécurité. C’est un quartier de passage. Sa composition change sans cesse. Parfois, les gens ne sont présents que physiquement ; mentalement, ils sont encore bien ailleurs.
Jusqu’à la fin du mois de mars, elle cumulera ses anciennes prérogatives d’échevine avec le maïorat. Bieke Ilegems lui demande si c’est faisable. « Tant que le bébé le supporte, tout va bien », répond-elle. « Cela ressemble en effet un peu à une double maternité. » De plus, elle reste présidente du réseau hospitalier ZAS. Et non, elle ne craint pas que Bart De Wever joue les belles-mères. « Ce n’est pas son genre. Il vous jette dans le bain, il faut juste savoir nager. Je ne veux pas être une « mini Bart », je suis Els, je suis une personnalité différente. Et la priorité est claire : mettre en œuvre l’accord de gouvernance et faire en sorte que nous puissions achever la législature en 2030 la tête haute. Le fait que le bourgmestre soit une femme pour la première fois depuis longtemps a peu d’importance, estime-t-elle. « Tant qu’il s’agit d’une bonne bourgmestre. Les gens réagissent en tout cas très positivement au fait que je sois une future maman. »
A relire
[2]Formation fédérale : De Wever peut-il s’inspirer de la méthode anversoise ?
Cocktail sans alcool
À la question de savoir ce qu’elle préfère à Anvers, elle répond à Bieke Ilegems que c’est sa vitalité lors des beaux jours, comme vendredi dernier. Et quelle sera sa mission clé ? « La sécurité des Anversois », répond-elle. Elle juge utile que le Premier ministre Bart De Wever sache quelle politique mener en matière de drogues. « Il se passe beaucoup de choses à Bruxelles, Bart veillera à ce qu’Anvers ne soit pas oubliée. »
En face d’Els van Doesburg, à l’émission Wakker op zondag , on retrouve le musicien de jazz Jef Nève, toujours chaleureux, et l’acteur dynamique Saïd Boumazoughe. Ce dernier explique que les choses ont changé pour les Marocains à Anvers. « Nous avons rattrapé notre retard, nous sommes fiers d’être Anversois, nous n’avons plus honte face aux autres », dit-il. Avec la nouvelle bourgmestre, il parle des jeunes de 14 ou 15 ans qui peuvent être tentés par l’argent de la drogue. Els van Doesburg : « Il y a des montants qui font rêver. Mais le message qu’il faut faire passer, c’est que le rêve s’arrête à la Begijnenstraat. Les chefs de cartel à Dubaï ne se soucient guère du sort de ces jeunes. »
À Jef Nève, elle explique que son genre de musique passe souvent le vendredi soir chez les De Roover-van Doesburg, accompagné d’un cocktail avec ou sans alcool. « Peter a assisté à ma prestation de serment, oui », dit-elle ensuite. « Et le 21 mars, lorsque je deviendrai gouverneure, il m’accompagnera également. J’étais présente moi aussi à sa prestation de serment. Bien sûr que nous sommes fiers l’un de l’autre. » Quant à savoir qui a les responsabilités les plus lourdes, là encore, sa réponse est toute prête : « Quelle importance, pour savoir qui fait la vaisselle ? »
A relire
[3]À Anvers, les subsides pleuvent: comment la N-VA a copié le PS…
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-remplacera-de-wever-a-anvers-sil-devient-premier-ministre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/formation-federale-de-wever-peut-il-sinspirer-de-la-methode-anversoise/
[3] https://daardaar.be/rubriques/economie/a-anvers-les-subsides-pleuvent-comment-la-n-va-a-copie-le-ps/