80% des Flamands s’inquiètent des nouvelles mesures de Trump
([Opinions, Politique, Rubriques] 2025-02-01 (Het Laatste Nieuws))
- Reference: 2025-02_53067465959_cdb840dab5_c-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/80-des-flamands-sinquietent-des-nouvelles-mesures-de-trump/
- Source link: https://www.hln.be/nieuws/waarom-driekwart-van-de-vlamingen-zich-zorgen-maakt-over-trump-we-gaan-in-een-andere-wereld-terechtkomen~a334d5de/
La semaine dernière, Het Laatste Nieuws et VTM NIEUWS ont interrogé 1 000 Flamands au sujet du nouveau gouvernement fédéral. Les résultats de ce sondage ont été publiés ce samedi. Simultanément, le même panel a été interrogé sur Donald Trump. Il apparaît que les Flamands ne sont pas fans du nouveau président américain. Pire encore : Trump inquiète les Flamands.
À peine 10 % des participants trouvent positif que Trump dirige les États-Unis, contre 76 % qui ont une opinion négative et 12 % sans opinion. Chez les hommes, la proportion s’élève à 15 % d’avis positifs et 70 % d’avis négatifs, contre respectivement 6 % et 82 % chez les femmes. Il s’agit d’une constante dans ce sondage : les femmes apprécient moins Trump, et elles s’inquiètent aussi davantage des conséquences de sa politique.
Cette différence entre hommes et femmes ne change pas grand-chose à l’image globale obtenue : le résultat final est accablant pour Trump, tant les Flamands se sont rarement montrés aussi unanimes. Au moins 79 % n’envisageraient pas de voter pour lui s’ils pouvaient voter en Amérique, et 72 % n’aimeraient pas qu’un dirigeant comme Trump apparaisse en Belgique. Les mesures prises par le président américain pendant les premiers jours de son mandat inquiètent 80 % des Flamands. Plus de 60 % estiment même que Trump met en péril la sécurité de l’Europe.
Pour le professeur David Criekemans (UAntwerpen), spécialiste de l’Amérique, cette grande inquiétude peut se comprendre. « Je ne veux pas être alarmiste, mais on ne peut pas nier les faits : personne ne sait ce qui nous attend. Et qui dit incertitude, dit inquiétude, c’est logique. Nous nous dirigeons vers un autre monde, avec d’autres règles, et nous, l’Europe, allons devoir nous adapter rapidement, tant en matière d’économie que de défense. Cela entraînera des répercussions. Quand on dépense plus pour la défense, on dépense moins pour l’enseignement ou la sécurité sociale. S’il devient plus cher d’exporter, les entrepreneurs enregistreront des pertes. Les conséquences, nul ne peut les prédire, mais les gens sentent bien que des changements arrivent. »
A relire
[1]« Je n’aimerais pas être une personne transgenre aux États-Unis »
Pourtant, huit Flamands sur dix craignent que Trump déclenche une guerre commerciale, et d’en ressentir les conséquences. « Quelque chose va changer, c’est certain, affirme Criekemans, mais à nouveau, nous ne savons pas quoi. Nous avons vu que Trump annonce avec fracas des hausses des tarifs douaniers, mais qu’il se réfrène dès lors qu’il obtient ce qu’il veut dans un autre domaine. Aussi bien le Canada que le Mexique, la Colombie et le Panama lui ont accordé l’une ou l’autre concession, contre un ajournement des hausses des tarifs douaniers dont il menaçait ces pays. Il se pourrait que l’Europe réussisse à l’apaiser en commandant un grand nombre d’équipements militaires américains. Mais l’Europe pourrait tout aussi bien lui faire peur. Par exemple en visant l’importation des Harley-Davidson ou des bourbons du Kentucky, des produits issus d’États pro-Trump. L’Europe est en train de préparer sa réplique. »
Un Flamand sur trois craint également que Trump soit prêt à risquer un conflit armé avec un allié de l’OTAN, le Danemark, afin d’annexer le Groenland. Ici encore, nous ne savons pas quels sont ses projets. L’idée d’obtenir une plus grande emprise sur le Groenland n’est pas neuve. Une certaine élite au sein du parti républicain y pense depuis longtemps. Ce n’est donc pas une invention de Trump. La région du pôle Nord suscite un intérêt du point de vue géopolitique, car c’est par là que la Chine compte faire passer sa nouvelle route de la soie. Mais il se trouve que les États-Unis peuvent déjà faire énormément de choses au Danemark. Ils n’ont qu’à demander, et ils recevront ce qu’ils veulent. Trump risquerait-il une guerre pour cela ? En mars, des élections se tiendront au Groenland. Il n’est pas exclu que Trump promette monts et merveilles aux Groenlandais, à condition qu’ils votent pour le parti qui plaide en faveur de la séparation avec le Danemark.
A relire
[2]«Les similitudes avec les années 1930 sont bel et bien frappantes»
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/je-naimerais-pas-etre-une-personne-transgenre-aux-etats-unis/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-similitudes-avec-les-annees-1930-sont-frappantes/
À peine 10 % des participants trouvent positif que Trump dirige les États-Unis, contre 76 % qui ont une opinion négative et 12 % sans opinion. Chez les hommes, la proportion s’élève à 15 % d’avis positifs et 70 % d’avis négatifs, contre respectivement 6 % et 82 % chez les femmes. Il s’agit d’une constante dans ce sondage : les femmes apprécient moins Trump, et elles s’inquiètent aussi davantage des conséquences de sa politique.
Un résultat accablant
Cette différence entre hommes et femmes ne change pas grand-chose à l’image globale obtenue : le résultat final est accablant pour Trump, tant les Flamands se sont rarement montrés aussi unanimes. Au moins 79 % n’envisageraient pas de voter pour lui s’ils pouvaient voter en Amérique, et 72 % n’aimeraient pas qu’un dirigeant comme Trump apparaisse en Belgique. Les mesures prises par le président américain pendant les premiers jours de son mandat inquiètent 80 % des Flamands. Plus de 60 % estiment même que Trump met en péril la sécurité de l’Europe.
Pour le professeur David Criekemans (UAntwerpen), spécialiste de l’Amérique, cette grande inquiétude peut se comprendre. « Je ne veux pas être alarmiste, mais on ne peut pas nier les faits : personne ne sait ce qui nous attend. Et qui dit incertitude, dit inquiétude, c’est logique. Nous nous dirigeons vers un autre monde, avec d’autres règles, et nous, l’Europe, allons devoir nous adapter rapidement, tant en matière d’économie que de défense. Cela entraînera des répercussions. Quand on dépense plus pour la défense, on dépense moins pour l’enseignement ou la sécurité sociale. S’il devient plus cher d’exporter, les entrepreneurs enregistreront des pertes. Les conséquences, nul ne peut les prédire, mais les gens sentent bien que des changements arrivent. »
A relire
[1]« Je n’aimerais pas être une personne transgenre aux États-Unis »
Du bourbon et des Harley
Pourtant, huit Flamands sur dix craignent que Trump déclenche une guerre commerciale, et d’en ressentir les conséquences. « Quelque chose va changer, c’est certain, affirme Criekemans, mais à nouveau, nous ne savons pas quoi. Nous avons vu que Trump annonce avec fracas des hausses des tarifs douaniers, mais qu’il se réfrène dès lors qu’il obtient ce qu’il veut dans un autre domaine. Aussi bien le Canada que le Mexique, la Colombie et le Panama lui ont accordé l’une ou l’autre concession, contre un ajournement des hausses des tarifs douaniers dont il menaçait ces pays. Il se pourrait que l’Europe réussisse à l’apaiser en commandant un grand nombre d’équipements militaires américains. Mais l’Europe pourrait tout aussi bien lui faire peur. Par exemple en visant l’importation des Harley-Davidson ou des bourbons du Kentucky, des produits issus d’États pro-Trump. L’Europe est en train de préparer sa réplique. »
Une guerre avec le Danemark ?
Un Flamand sur trois craint également que Trump soit prêt à risquer un conflit armé avec un allié de l’OTAN, le Danemark, afin d’annexer le Groenland. Ici encore, nous ne savons pas quels sont ses projets. L’idée d’obtenir une plus grande emprise sur le Groenland n’est pas neuve. Une certaine élite au sein du parti républicain y pense depuis longtemps. Ce n’est donc pas une invention de Trump. La région du pôle Nord suscite un intérêt du point de vue géopolitique, car c’est par là que la Chine compte faire passer sa nouvelle route de la soie. Mais il se trouve que les États-Unis peuvent déjà faire énormément de choses au Danemark. Ils n’ont qu’à demander, et ils recevront ce qu’ils veulent. Trump risquerait-il une guerre pour cela ? En mars, des élections se tiendront au Groenland. Il n’est pas exclu que Trump promette monts et merveilles aux Groenlandais, à condition qu’ils votent pour le parti qui plaide en faveur de la séparation avec le Danemark.
A relire
[2]«Les similitudes avec les années 1930 sont bel et bien frappantes»
[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/je-naimerais-pas-etre-une-personne-transgenre-aux-etats-unis/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/les-similitudes-avec-les-annees-1930-sont-frappantes/