En Belgique, seuls les francophones maintiennent le Sénat en vie
([Opinions, Politique] 2025-01-01 (De Morgen))
- Reference: 2025-01_Senat-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/en-belgique-seuls-les-francophones-maintiennent-le-senat-en-vie/
- Source link: https://www.demorgen.be/nieuws/alleen-franstaligen-houden-senaat-in-leven~b456b5a4/
« Je ne fais pas étalage de mon titre de sénateur. Lorsqu’on me parle du Sénat, c’est pour me demander quand il sera supprimé. C’est d’ailleurs aussi dans ce but que j’y siège moi-même », explique Karl Vanlouwe, sénateur NV-A désigné par le Parlement flamand. Voilà qui résume bien la position des sénateurs du nord du pays, toutes tendances politiques confondues : le Sénat ne sert plus à rien, alors autant en finir rapidement.
Et les chiffres le confirment : les Flamands ont déjà intégré la disparition de cette « seconde chambre ». Celles et ceux qui y prennent encore des initiatives et le plus fréquemment la parole sont francophones. Toutes les résolutions adoptées dans cet hémicycle depuis les élections émanent des francophones ; le nord du pays n’a déposé qu’une seule proposition de loi. De plus, seuls 29 % des Flamands ont approuvé le budget du Sénat.
La N-VA et l’Open Vld se sont abstenus, le CD&V et Vooruit ont voté pour. La dotation reste égale à 44 millions d’euros ; elle n’a donc pas été indexée. Le budget de fonctionnement des groupes parlementaires a également reculé de dix pour cent. Il y a dix ans, le Sénat disposait encore d’une dotation de 64 millions d’euros. « Nous nous efforçons d’être économes, mais aussi de penser au personnel », indique Benjamin Dalle (CD&V). La rémunération des effectifs représente aujourd’hui 85 % du budget de la haute assemblée.
À relire
[1]« Le Sénat belge? Une institution coûteuse et inutile »
Notons que depuis la sixième réforme de l’État, le Sénat compte encore soixante sénateurs dont cinquante issus des parlements régionaux. Ceux-ci ne reçoivent aucune rémunération supplémentaire en plus de leur indemnité parlementaire. En revanche, dix sénateurs sont encore cooptés : ils reçoivent un demi-salaire. Kris Verduyckt, sénateur (Vooruit) désigné par le parlement flamand explique : « Chez nous, les sénateurs sont quatre « volontaires chinois ». Et nous avons fait le choix de ne pas désigner de sénateurs cooptés. »
Par rapport aux Flamands, les francophones se montrent hyperactifs. Il faut dire qu’ils considèrent toujours le Sénat comme le symbole de la Belgique et redoutent que sa suppression soit le début de la fin de la Belgique. Le MR, qui, avec Valérie De Bue, détient la présidence du Sénat, est un fervent partisan du maintien voire de la réhabilitation du Sénat. À ce titre, il s’est heurté à maintes reprises à l’Open Vld, son pendant flamand. Au lendemain des élections, Stephanie D’Hose, présidente du Sénat lors de la précédente législature, déposait une proposition de suppression, pour se voir opposer une fin de non-recevoir.
Le tableau budgétaire du formateur Bart De Wever (N-VA) prévoit bien la suppression du Sénat à titre d’économie, sans certitude que cette mesure aboutisse. Si Vooruit, le CD&V et la N-VA y sont favorables, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, y est quant à lui formellement opposé. Un compromis, suggéré par le CD&V, pourrait être d’abolir le Sénat en tant qu’institution distincte et de mettre en place une Assemblée constitutionnelle réunie, où les députés des entités fédérées pourraient se prononcer sur des révisions de la Constitution, des réformes de l’État et des nominations importantes. En attendant, « tous sont suspendus à la décision des hautes sphères », ironise le sénateur Verduyckt.
À relire
[2]Si le Sénat vous dérange, supprimez-le
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-senat-belge-une-institution-couteuse-et-inutile/
[2] https://daardaar.be/rubriques/si-le-senat-vous-derange-supprimez-le/
Et les chiffres le confirment : les Flamands ont déjà intégré la disparition de cette « seconde chambre ». Celles et ceux qui y prennent encore des initiatives et le plus fréquemment la parole sont francophones. Toutes les résolutions adoptées dans cet hémicycle depuis les élections émanent des francophones ; le nord du pays n’a déposé qu’une seule proposition de loi. De plus, seuls 29 % des Flamands ont approuvé le budget du Sénat.
La N-VA et l’Open Vld se sont abstenus, le CD&V et Vooruit ont voté pour. La dotation reste égale à 44 millions d’euros ; elle n’a donc pas été indexée. Le budget de fonctionnement des groupes parlementaires a également reculé de dix pour cent. Il y a dix ans, le Sénat disposait encore d’une dotation de 64 millions d’euros. « Nous nous efforçons d’être économes, mais aussi de penser au personnel », indique Benjamin Dalle (CD&V). La rémunération des effectifs représente aujourd’hui 85 % du budget de la haute assemblée.
À relire
[1]« Le Sénat belge? Une institution coûteuse et inutile »
Notons que depuis la sixième réforme de l’État, le Sénat compte encore soixante sénateurs dont cinquante issus des parlements régionaux. Ceux-ci ne reçoivent aucune rémunération supplémentaire en plus de leur indemnité parlementaire. En revanche, dix sénateurs sont encore cooptés : ils reçoivent un demi-salaire. Kris Verduyckt, sénateur (Vooruit) désigné par le parlement flamand explique : « Chez nous, les sénateurs sont quatre « volontaires chinois ». Et nous avons fait le choix de ne pas désigner de sénateurs cooptés. »
Par rapport aux Flamands, les francophones se montrent hyperactifs. Il faut dire qu’ils considèrent toujours le Sénat comme le symbole de la Belgique et redoutent que sa suppression soit le début de la fin de la Belgique. Le MR, qui, avec Valérie De Bue, détient la présidence du Sénat, est un fervent partisan du maintien voire de la réhabilitation du Sénat. À ce titre, il s’est heurté à maintes reprises à l’Open Vld, son pendant flamand. Au lendemain des élections, Stephanie D’Hose, présidente du Sénat lors de la précédente législature, déposait une proposition de suppression, pour se voir opposer une fin de non-recevoir.
Le tableau budgétaire du formateur Bart De Wever (N-VA) prévoit bien la suppression du Sénat à titre d’économie, sans certitude que cette mesure aboutisse. Si Vooruit, le CD&V et la N-VA y sont favorables, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, y est quant à lui formellement opposé. Un compromis, suggéré par le CD&V, pourrait être d’abolir le Sénat en tant qu’institution distincte et de mettre en place une Assemblée constitutionnelle réunie, où les députés des entités fédérées pourraient se prononcer sur des révisions de la Constitution, des réformes de l’État et des nominations importantes. En attendant, « tous sont suspendus à la décision des hautes sphères », ironise le sénateur Verduyckt.
À relire
[2]Si le Sénat vous dérange, supprimez-le
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/le-senat-belge-une-institution-couteuse-et-inutile/
[2] https://daardaar.be/rubriques/si-le-senat-vous-derange-supprimez-le/