Quel avenir pour l’Open VLD ? « Bouchez est la figure libérale la plus crédible en Flandre aujourd’hui »
([Politique] 2025-01-01 (DaarDaar))
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- Source link: https://www.rtbf.be/article/quel-avenir-pour-l-open-vld-bouchez-est-la-figure-liberale-la-plus-credible-en-flandre-aujourd-hui-11493001
L’Open VLD entre dans une phase de renouvellement à la suite de la pire défaite électorale de son histoire. Objectif : tenir un congrès refondateur en septembre et doter le parti d’un nouveau nom. En chemin, les libéraux flamands devront relever de nombreux défis. Et l’un d’eux pourrait bien être… Georges-Louis Bouchez, « la figure libérale la plus crédible en Flandre aujourd’hui », selon le professeur en sciences politiques Dave Sinardet.
“Nous allons tirer un trait sur le passé et nous allons commencer une nouvelle histoire libérale », lançait Eva De Bleeker lors de la réception de nouvelle année de l’Open VLD ce week-end. Devant un parterre de partisans, la présidente des libéraux flamands a assuré qu’elle allait réformer en profondeur son parti et aussi lui donner un nouveau nom à la mi-septembre.
Dans son discours de Nouvel An, Eva De Bleeker a également promis de mener une opposition ferme face au gouvernement flamand et au prochain gouvernement fédéral. La présidente veut incarner une rupture avec le passé.
[1]L’Open Vld est devenu un parti zombie
Il est vrai qu’après plus de 25 ans au gouvernement fédéral, l’Open VLD a atteint les bas-fonds : 8 sièges sur 150 à la Chambre. À titre de comparaison, le parti libéral flamand comptait 25 sièges à son apogée, en 2003. L’époque où Guy Verhofstadt entamait son deuxième mandat de Premier ministre belge.
Au nord du pays, les commentateurs disent que l’Open VLD est un parti qui « zich kapot heeft geregeerd » : il a gouverné jusqu’à son déclin. Le « bonus » de Premier ministre n’a pas fonctionné pour Alexander De Croo.
Face à cette débâcle électorale, Eva De Bleeker entend bien renouveler son parti, mais dans quelle direction ?
Sur l’axe socio-économique, les libéraux s’orientent vers un parti « donker blauw », bleu foncé. Ils veulent aller encore un peu plus à droite, constate Dave Sinardet, professeur de sciences politiques à la VUB et à l’UCLouvain Saint-Louis : « Il s’agit vraiment d’un libéralisme de droite socio-économique classique : moins de taxes, plus de liberté, plus de libéralisme et donc moins d’ingérence de l’Etat. Ce n’est pas vraiment surprenant puisque ça a toujours été un peu la ligne de l’Open VLD. C’est à cause de leur participation aux gouvernements qu’ils n’ont souvent pas pu vraiment exécuter cette ligne. »
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Par contre, sur l’axe socioculturel, l’Open Vld reste vague étant donné le manque de consensus en interne. Le politologue anversois explique : « Certains veulent une ligne plutôt progressiste sur l’immigration, la diversité ou l’intégration et d’autres une ligne plus conservatrice. Il s’agit quand même de thèmes très fortement présents dans le débat politique actuel. Quand on regarde le MR, c’est justement à cause d’un positionnement à droite sur la sécurité et l’immigration que les libéraux francophones ont pu gagner les élections en Wallonie. »
En plus du choix d’orientation sur l’axe socioculturel, d’autres défis attendent l’Open VLD. Selon Dave Sinardet, la question est de savoir si Eva de Bleeker est vraiment la bonne personne pour entreprendre cette réforme.
Pour rappel, il y a cinq mois, Eva De Bleeker a créé la surprise en devenant la nouvelle présidente de l’Open Vld. Le professeur en sciences politiques estime que son élection est symbolique, elle, qui a été écartée en tant que secrétaire d’État au Budget par le Premier ministre Alexander De Croo : « Il ne faut pas oublier que la raison principale pour laquelle elle a été élue, c’est parce qu’elle était la martyre de la Vivaldi et d’Alexander De Croo. Elle n’aurait jamais été élue présidente si Alexander De Croo ne l’avait pas exclue du gouvernement de façon assez brutale. Elle incarnait cette opposition à l’ancien establishment de l’Open Vld. Mais ça n’en fait pas nécessairement une bonne présidente. Il faudra voir si, effectivement, elle réussit à redresser la barre. »
[2]« Les femmes sont plus facilement sacrifiées que les hommes », malaise à l’Open VLD après l’éviction d’Eva De Bleeker
Pour renouveler un parti, il est souvent nécessaire de renouveler ses figures de proue. Or, c’est là que le bât blesse, explique Dave Sinardet : « Un des grands problèmes de l’Open VLD, c’est que la plupart des personnes qui ont encore réussi à être élues le 9 juin dernier viennent de l’ancienne garde : à la Chambre, on retrouve Alexander De Croo, Vincent Van Quickenborne, Paul Van Tichelt… Toutes ces personnes sont fortement associées à la Vivaldi et n’ont donc presque aucune crédibilité pour mener l’opposition contre un futur gouvernement Arizona, c’est un grand handicap. »
Les négociations à rallonge des partis de l’Arizona n’arrangent par ailleurs rien, estime le politologue : « La nouvelle génération veut se débarrasser de ces gens-là, mais ils sont élus et on ne peut pas les pousser à démissionner du Parlement. C’est aussi un problème qu’Alexander De Croo reste aussi longtemps Premier ministre en affaires courantes, parce que l’Open Vld continue d’être associé au gouvernement Vivaldi. »
Paradoxalement, le président du MR pourrait constituer un autre obstacle pour le renouvellement de l’Open VLD.
Georges-Louis Bouchez avait dans le passé déjà exprimé sa volonté de former un mouvement libéral national, soit avec un parti libéral belge, soit avec des cartels entre MR et ce qui est aujourd’hui l’Open VLD, rappelle Dave Sinardet : « Ces dernières années, il a su développer une certaine popularité en Flandre en se profilant comme le seul véritable libéral au sein du gouvernement Vivaldi, au détriment de l’Open Vld. L’idée serait donc de se présenter d’une façon ou d’une autre en Flandre. Si l’Open VLD ne veut pas collaborer et ne se redresse pas, le MR pourrait reprendre la main en Flandre. »
[3]La méthode Bouchez peut-elle marcher en Communauté germanophone?
[4]Special Forces , [5]Het Conclaaf … le président du MR a multiplié les apparitions dans les émissions de divertissement en Flandre. Il a par ailleurs fait beaucoup d’efforts pour augmenter sa visibilité dans le nord du pays en participant à des débats télévisés. Le libéral montois a par exemple participé à un débat avec Tom Van Grieken du Vlaams Belang sur Terzake (VRT), ou à un débat organisé par le club étudiant flamingant KVHV. L’année passée, il a même tenu une leçon inaugurale pour le cours de sciences politiques à l’université de Gand. Le tout en français. Malgré son manque de pratique du néerlandais, le forcing du président du MR semble porter ses fruits du côté de certains patrons flamands.
Par exemple, Fernand Huts, homme d’affaires emblématique et ancien membre de l’Open VLD, déclare dans un entretien au quotidien HLN ce week-end : « Qui deviendra le Georges-Louis Bouchez de Flandre ? […] S’il se présente demain aux élections en Flandre, il remportera 15% des voix. »
Dave Sinardet conclut : « Georges-Louis Bouchez veut-il vraiment aussi s’implanter en Flandre ? Faut-il alors collaborer avec lui ou faut-il quand même essayer de continuer à développer un parti flamand libéral indépendant ? C’est peut-être un peu pénible pour les libéraux flamands, mais Georges-Louis Bouchez est probablement la figure libérale la plus crédible en Flandre aujourd’hui. »
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[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/lopen-vld-est-devenu-un-parti-zombie/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/les-femmes-sont-plus-facilement-sacrifiees-que-les-hommes-malaise-a-lopen-vld-apres-leviction-deva-de-bleeker/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-methode-bouchez-est-elle-applicable-en-communaute-germanophone/
[4] https://daardaar.be/daardaar/georges-louis-bouchez-dans-special-forces-cliches-sur-les-wallons-voici-les-10-articles-les-plus-lus-de-2023/
[5] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/sept-poids-lourds-de-la-politique-flamande-passent-un-week-end-ensemble-voici-la-nouvelle-emission-de-vtm/
“Nous allons tirer un trait sur le passé et nous allons commencer une nouvelle histoire libérale », lançait Eva De Bleeker lors de la réception de nouvelle année de l’Open VLD ce week-end. Devant un parterre de partisans, la présidente des libéraux flamands a assuré qu’elle allait réformer en profondeur son parti et aussi lui donner un nouveau nom à la mi-septembre.
Dans son discours de Nouvel An, Eva De Bleeker a également promis de mener une opposition ferme face au gouvernement flamand et au prochain gouvernement fédéral. La présidente veut incarner une rupture avec le passé.
[1]L’Open Vld est devenu un parti zombie
Il est vrai qu’après plus de 25 ans au gouvernement fédéral, l’Open VLD a atteint les bas-fonds : 8 sièges sur 150 à la Chambre. À titre de comparaison, le parti libéral flamand comptait 25 sièges à son apogée, en 2003. L’époque où Guy Verhofstadt entamait son deuxième mandat de Premier ministre belge.
Au nord du pays, les commentateurs disent que l’Open VLD est un parti qui « zich kapot heeft geregeerd » : il a gouverné jusqu’à son déclin. Le « bonus » de Premier ministre n’a pas fonctionné pour Alexander De Croo.
Vers un parti libéral « bleu foncé »
Face à cette débâcle électorale, Eva De Bleeker entend bien renouveler son parti, mais dans quelle direction ?
Sur l’axe socio-économique, les libéraux s’orientent vers un parti « donker blauw », bleu foncé. Ils veulent aller encore un peu plus à droite, constate Dave Sinardet, professeur de sciences politiques à la VUB et à l’UCLouvain Saint-Louis : « Il s’agit vraiment d’un libéralisme de droite socio-économique classique : moins de taxes, plus de liberté, plus de libéralisme et donc moins d’ingérence de l’Etat. Ce n’est pas vraiment surprenant puisque ça a toujours été un peu la ligne de l’Open VLD. C’est à cause de leur participation aux gouvernements qu’ils n’ont souvent pas pu vraiment exécuter cette ligne. »
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Par contre, sur l’axe socioculturel, l’Open Vld reste vague étant donné le manque de consensus en interne. Le politologue anversois explique : « Certains veulent une ligne plutôt progressiste sur l’immigration, la diversité ou l’intégration et d’autres une ligne plus conservatrice. Il s’agit quand même de thèmes très fortement présents dans le débat politique actuel. Quand on regarde le MR, c’est justement à cause d’un positionnement à droite sur la sécurité et l’immigration que les libéraux francophones ont pu gagner les élections en Wallonie. »
Eva De Bleeker : la bonne personne ?
En plus du choix d’orientation sur l’axe socioculturel, d’autres défis attendent l’Open VLD. Selon Dave Sinardet, la question est de savoir si Eva de Bleeker est vraiment la bonne personne pour entreprendre cette réforme.
Pour rappel, il y a cinq mois, Eva De Bleeker a créé la surprise en devenant la nouvelle présidente de l’Open Vld. Le professeur en sciences politiques estime que son élection est symbolique, elle, qui a été écartée en tant que secrétaire d’État au Budget par le Premier ministre Alexander De Croo : « Il ne faut pas oublier que la raison principale pour laquelle elle a été élue, c’est parce qu’elle était la martyre de la Vivaldi et d’Alexander De Croo. Elle n’aurait jamais été élue présidente si Alexander De Croo ne l’avait pas exclue du gouvernement de façon assez brutale. Elle incarnait cette opposition à l’ancien establishment de l’Open Vld. Mais ça n’en fait pas nécessairement une bonne présidente. Il faudra voir si, effectivement, elle réussit à redresser la barre. »
[2]« Les femmes sont plus facilement sacrifiées que les hommes », malaise à l’Open VLD après l’éviction d’Eva De Bleeker
La vieille garde : une ombre pesante
Pour renouveler un parti, il est souvent nécessaire de renouveler ses figures de proue. Or, c’est là que le bât blesse, explique Dave Sinardet : « Un des grands problèmes de l’Open VLD, c’est que la plupart des personnes qui ont encore réussi à être élues le 9 juin dernier viennent de l’ancienne garde : à la Chambre, on retrouve Alexander De Croo, Vincent Van Quickenborne, Paul Van Tichelt… Toutes ces personnes sont fortement associées à la Vivaldi et n’ont donc presque aucune crédibilité pour mener l’opposition contre un futur gouvernement Arizona, c’est un grand handicap. »
Les négociations à rallonge des partis de l’Arizona n’arrangent par ailleurs rien, estime le politologue : « La nouvelle génération veut se débarrasser de ces gens-là, mais ils sont élus et on ne peut pas les pousser à démissionner du Parlement. C’est aussi un problème qu’Alexander De Croo reste aussi longtemps Premier ministre en affaires courantes, parce que l’Open Vld continue d’être associé au gouvernement Vivaldi. »
Georges-Louis Bouchez : allié ou concurrent ?
Paradoxalement, le président du MR pourrait constituer un autre obstacle pour le renouvellement de l’Open VLD.
Georges-Louis Bouchez avait dans le passé déjà exprimé sa volonté de former un mouvement libéral national, soit avec un parti libéral belge, soit avec des cartels entre MR et ce qui est aujourd’hui l’Open VLD, rappelle Dave Sinardet : « Ces dernières années, il a su développer une certaine popularité en Flandre en se profilant comme le seul véritable libéral au sein du gouvernement Vivaldi, au détriment de l’Open Vld. L’idée serait donc de se présenter d’une façon ou d’une autre en Flandre. Si l’Open VLD ne veut pas collaborer et ne se redresse pas, le MR pourrait reprendre la main en Flandre. »
[3]La méthode Bouchez peut-elle marcher en Communauté germanophone?
[4]Special Forces , [5]Het Conclaaf … le président du MR a multiplié les apparitions dans les émissions de divertissement en Flandre. Il a par ailleurs fait beaucoup d’efforts pour augmenter sa visibilité dans le nord du pays en participant à des débats télévisés. Le libéral montois a par exemple participé à un débat avec Tom Van Grieken du Vlaams Belang sur Terzake (VRT), ou à un débat organisé par le club étudiant flamingant KVHV. L’année passée, il a même tenu une leçon inaugurale pour le cours de sciences politiques à l’université de Gand. Le tout en français. Malgré son manque de pratique du néerlandais, le forcing du président du MR semble porter ses fruits du côté de certains patrons flamands.
Par exemple, Fernand Huts, homme d’affaires emblématique et ancien membre de l’Open VLD, déclare dans un entretien au quotidien HLN ce week-end : « Qui deviendra le Georges-Louis Bouchez de Flandre ? […] S’il se présente demain aux élections en Flandre, il remportera 15% des voix. »
Dave Sinardet conclut : « Georges-Louis Bouchez veut-il vraiment aussi s’implanter en Flandre ? Faut-il alors collaborer avec lui ou faut-il quand même essayer de continuer à développer un parti flamand libéral indépendant ? C’est peut-être un peu pénible pour les libéraux flamands, mais Georges-Louis Bouchez est probablement la figure libérale la plus crédible en Flandre aujourd’hui. »
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[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/lopen-vld-est-devenu-un-parti-zombie/
[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/les-femmes-sont-plus-facilement-sacrifiees-que-les-hommes-malaise-a-lopen-vld-apres-leviction-deva-de-bleeker/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/la-methode-bouchez-est-elle-applicable-en-communaute-germanophone/
[4] https://daardaar.be/daardaar/georges-louis-bouchez-dans-special-forces-cliches-sur-les-wallons-voici-les-10-articles-les-plus-lus-de-2023/
[5] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/sept-poids-lourds-de-la-politique-flamande-passent-un-week-end-ensemble-voici-la-nouvelle-emission-de-vtm/