Le poids des pensions menace les services communaux en Flandre
([Opinions, Politique, Rubriques] 2025-01-01 (De Standaard))
- Reference: 2025-01_Belgaimage-2591027-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/le-poids-des-pensions-menace-les-services-communaux-en-flandre/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20250119_97389973
Partout en Flandre, les bourgmestres et les échevins se penchent sur leurs plans pluriannuels. Ce document volumineux – composé d’une note stratégique, d’une note financière et d’une explication – fait en quelque sorte office de Bible pour les équipes dirigeantes pour les six prochaines années.
Le quotidien Het Nieuwsblad a passé au crible la trésorerie de 285 communes flamandes. L’analyse des comptes 2023 des pouvoirs locaux, de leurs CPAS et des entreprises publiques autonomes communales a révélé que les salaires et pensions des (anciens) fonctionnaires représentent 41 pour cent des dépenses des communes. Vingt-six d’entre elles, dont Merchtem, Ninove, Lichtervelde, Staden et Buggenhout, voient même s’envoler ainsi plus de cinquante pour cent de leurs dépenses en frais de personnel.
Ce n’est pas problématique en soi : il faut du personnel pour délivrer les permis de conduire et les cartes d’identité, pour tenir le guichet de la piscine, pour faire tourner le home du CPAS, etc.
Mais il y a anguille sous roche. La VVSG a calculé qu’en 2028, le coût des pensions pour les communes s’élèvera à 2,4 milliards d’euros, ce qui représente presque deux fois plus qu’en 2018 (1,25 milliard d’euros).
La porte-parole de l’association des villes et communes flamandes, Nathalie Debast, parle d’une bombe des pensions : « La commune constitue le seul niveau de pouvoir qui doit payer l’intégralité des pensions des fonctionnaires nommés. Ces coûts augmentent énormément, non seulement parce qu’un nombre croissant de fonctionnaires partent à la retraite, mais aussi parce qu’ils vivent de plus en plus vieux. Bien entendu, c’est réjouissant, mais les communes doivent continuer à mettre la main à la poche. »
À relire
[1]Quand les bourgmestres flamands se retrouvent à mendier à Bruxelles
Bever (Brabant flamand) et Dilsen-Stokkem et Herstappe (Limbourg) se trouvent déjà dans une situation financière particulièrement précaire. Pour 100 euros dépensés par ces communes, respectivement 62, 63 et 68 euros servent à payer les salaires et les pensions. Il reste dès lors moins d’argent pour gérer les affaires publiques : « Cela signifie : moins de pistes cyclables, moins de crèches et moins d’événements pour les citoyens. La charge des pensions représente une menace pour les services à la population. »
Et pourtant, les communes ne restent pas les bras ballants. Bon nombre d’entre elles réagissent en embauchant des travailleurs contractuels, plus flexibles et surtout moins coûteux, car ce seront les autorités fédérales qui paieront leurs pensions. Tandis qu’à la Région flamande, sept fonctionnaires sur dix sont nommés à titre définitif, il en va tout autrement dans les communes. Il n’y a que dans quelques-unes d’entre elles – Kraainem (76,3 %), Horebeke (75 %) et Messines (62,5 %) – que les membres du personnel statutaires sont majoritaires.
« Le fonctionnaire nommé à titre définitif est en voie d’extinction. Néanmoins, il faut toujours tenir compte du passé », explique Mme Debast. Depuis 2020, le gouvernement flamand subventionne les communes afin d’atténuer leur gueule de bois financière. « Cette intervention ne change rien au fond du problème : à quand un système unique de financement pour tous les fonctionnaires statutaires, tous niveaux de pouvoir confondus ? »
À relire
[2]Mandats et rémunérations : les villes flamandes sont-elles transparentes ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/opinions/bourgmestres-flamands-mendier-bruxelles/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/mandats-remunerations-villes-flamandes-transparentes/
Le quotidien Het Nieuwsblad a passé au crible la trésorerie de 285 communes flamandes. L’analyse des comptes 2023 des pouvoirs locaux, de leurs CPAS et des entreprises publiques autonomes communales a révélé que les salaires et pensions des (anciens) fonctionnaires représentent 41 pour cent des dépenses des communes. Vingt-six d’entre elles, dont Merchtem, Ninove, Lichtervelde, Staden et Buggenhout, voient même s’envoler ainsi plus de cinquante pour cent de leurs dépenses en frais de personnel.
Ce n’est pas problématique en soi : il faut du personnel pour délivrer les permis de conduire et les cartes d’identité, pour tenir le guichet de la piscine, pour faire tourner le home du CPAS, etc.
Mais il y a anguille sous roche. La VVSG a calculé qu’en 2028, le coût des pensions pour les communes s’élèvera à 2,4 milliards d’euros, ce qui représente presque deux fois plus qu’en 2018 (1,25 milliard d’euros).
La porte-parole de l’association des villes et communes flamandes, Nathalie Debast, parle d’une bombe des pensions : « La commune constitue le seul niveau de pouvoir qui doit payer l’intégralité des pensions des fonctionnaires nommés. Ces coûts augmentent énormément, non seulement parce qu’un nombre croissant de fonctionnaires partent à la retraite, mais aussi parce qu’ils vivent de plus en plus vieux. Bien entendu, c’est réjouissant, mais les communes doivent continuer à mettre la main à la poche. »
À relire
[1]Quand les bourgmestres flamands se retrouvent à mendier à Bruxelles
Une menace sur les services communaux
Bever (Brabant flamand) et Dilsen-Stokkem et Herstappe (Limbourg) se trouvent déjà dans une situation financière particulièrement précaire. Pour 100 euros dépensés par ces communes, respectivement 62, 63 et 68 euros servent à payer les salaires et les pensions. Il reste dès lors moins d’argent pour gérer les affaires publiques : « Cela signifie : moins de pistes cyclables, moins de crèches et moins d’événements pour les citoyens. La charge des pensions représente une menace pour les services à la population. »
Et pourtant, les communes ne restent pas les bras ballants. Bon nombre d’entre elles réagissent en embauchant des travailleurs contractuels, plus flexibles et surtout moins coûteux, car ce seront les autorités fédérales qui paieront leurs pensions. Tandis qu’à la Région flamande, sept fonctionnaires sur dix sont nommés à titre définitif, il en va tout autrement dans les communes. Il n’y a que dans quelques-unes d’entre elles – Kraainem (76,3 %), Horebeke (75 %) et Messines (62,5 %) – que les membres du personnel statutaires sont majoritaires.
Gueule de bois financière
« Le fonctionnaire nommé à titre définitif est en voie d’extinction. Néanmoins, il faut toujours tenir compte du passé », explique Mme Debast. Depuis 2020, le gouvernement flamand subventionne les communes afin d’atténuer leur gueule de bois financière. « Cette intervention ne change rien au fond du problème : à quand un système unique de financement pour tous les fonctionnaires statutaires, tous niveaux de pouvoir confondus ? »
À relire
[2]Mandats et rémunérations : les villes flamandes sont-elles transparentes ?
[1] https://daardaar.be/rubriques/opinions/bourgmestres-flamands-mendier-bruxelles/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/mandats-remunerations-villes-flamandes-transparentes/