Le Parlement flamand tient une minute de silence pour un négationniste
([Opinions, Politique] 2025-01-01 (De Morgen))
- Reference: 2025-01_Belgaimage-133764-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/le-parlement-flamand-tient-une-minute-de-silence-pour-un-negationniste/
- Source link: https://www.demorgen.be/meningen/laat-het-klinken-tijdens-de-minuut-stilte-het-vlaams-parlement-eert-een-holocaustontkenner~b31963bc/
Deux semaines avant la minute de silence à Auschwitz, 80 ans après la libération du camp, le Parlement flamand observe une minute de silence pour une personne qui a relativisé l’Holocauste. Roeland Raes, membre du Vlaams Belang, s’est éteint fin novembre à l’âge de 90 ans. C’est la famille qui a demandé au Parlement flamand cette minute de silence, et l’institution y a consenti, malgré le caractère pour le moins controversé de Raes.
Au début des années 2000, l’homme, qui s’était déjà taillé une solide réputation, s’est mis à minimiser le nombre de victimes juives de l’Holocauste dans plusieurs interviews.
À la télévision néerlandaise, il a contesté le chiffre de 6,5 millions de morts et a affirmé que l’extermination dans les chambres à gaz n’était pas organisée à une si grande échelle. Raes, à l’époque vice-président du Vlaams Blok, semait délibérément le doute. Il diffusait des fake news avant même l’apparition du terme. De même, il a publiquement remis en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.
[1]Parlement flamand: quand la nostalgie du Vlaams Blok refait surface
Et si Raes semait le doute, ce n’était pas simplement par ignorance. Obsédé par la question, il s’affichait régulièrement en compagnie de collaborateurs notoires comme Florentine Rost van Tonningen, dite la « veuve noire », dont le mari, tête de proue du national-socialisme aux Pays-Bas, était un précurseur du parti nazi.
Pendant des années, Raes fut aussi la personne de contact en Belgique pour les collaborateurs flamands exilés en Argentine. Il finit par être condamné pour négationnisme au terme d’une longue procédure judiciaire.
Candidat Vlaams Belang aux dernières élections communales, il fut retiré des listes à la hâte après qu’un scandale eut éclaté à propos de ses anciennes déclarations, qu’il a lui-même affirmé ne plus cautionner.
Et cela n’est pas impossible, car Raes est capable de changer d’avis : alors qu’il avait voté, à l’époque, contre le droit à l’euthanasie, il a recouru à cette loi libérale à la fin de sa vie.
Raes était déjà très malade et très âgé lorsqu’il fut placé sur la liste locale du Vlaams Belang à Aalter, en Flandre orientale. Ce geste ressemble moins à une seconde chance qu’à un signe de gratitude.
[2]Népotisme à Ninove ? Guy D’haeseleer propulse sa belle-fille comme échevine
Les vieux amis de l’homme pensent que Raes était « profondément convaincu » lorsqu’il relativisait l’Holocauste. « Je suis sûr et certain qu’il y croyait encore. Ce n’était pas un lapsus », témoigne l’un d’eux.
Le Parlement flamand ne devait cette minute de silence à personne. Raes n’a siégé que trois ans au Vlaamse Raad , l’ancêtre du Parlement flamand. À l’évidence, tout le monde n’a pas apprécié pas l’idée de rendre hommage au négationniste défunt : Groen a décidé de quitter les bancs de l’hémicycle pendant la minute de silence, suivi par le PVDA et Vooruit.
La Flandre a les héros qu’elle se choisit. Tout d’abord en élisant Raes à l’époque. Puis en autorisant au Parlement une minute de silence en sa mémoire. Dans une publication parue il y a quelques années, le Parlement flamand avait rendu hommage à August Borms et à Staf De Clercq, deux hommes envers qui Raes était bien disposé. C’est donc peut-être ça, l’idée : si le Parlement flamand met à l’honneur des collaborateurs, pourquoi pas des négationnistes après tout ?
[3]Vlaams Belang au pouvoir : on sait comment ça commence, mais pas comment ça finit…
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/nostalgie_vlaams_blok/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/nepotisme-a-ninove-guy-dhaeseleer-propulse-sa-belle-fille-comme-echevine/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/vlaams-belang-au-pouvoir-on-sait-comment-ca-commence-mais-pas-comment-ca-finit/
Au début des années 2000, l’homme, qui s’était déjà taillé une solide réputation, s’est mis à minimiser le nombre de victimes juives de l’Holocauste dans plusieurs interviews.
À la télévision néerlandaise, il a contesté le chiffre de 6,5 millions de morts et a affirmé que l’extermination dans les chambres à gaz n’était pas organisée à une si grande échelle. Raes, à l’époque vice-président du Vlaams Blok, semait délibérément le doute. Il diffusait des fake news avant même l’apparition du terme. De même, il a publiquement remis en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.
[1]Parlement flamand: quand la nostalgie du Vlaams Blok refait surface
Et si Raes semait le doute, ce n’était pas simplement par ignorance. Obsédé par la question, il s’affichait régulièrement en compagnie de collaborateurs notoires comme Florentine Rost van Tonningen, dite la « veuve noire », dont le mari, tête de proue du national-socialisme aux Pays-Bas, était un précurseur du parti nazi.
Pendant des années, Raes fut aussi la personne de contact en Belgique pour les collaborateurs flamands exilés en Argentine. Il finit par être condamné pour négationnisme au terme d’une longue procédure judiciaire.
Candidat Vlaams Belang aux dernières élections communales, il fut retiré des listes à la hâte après qu’un scandale eut éclaté à propos de ses anciennes déclarations, qu’il a lui-même affirmé ne plus cautionner.
Et cela n’est pas impossible, car Raes est capable de changer d’avis : alors qu’il avait voté, à l’époque, contre le droit à l’euthanasie, il a recouru à cette loi libérale à la fin de sa vie.
Raes était déjà très malade et très âgé lorsqu’il fut placé sur la liste locale du Vlaams Belang à Aalter, en Flandre orientale. Ce geste ressemble moins à une seconde chance qu’à un signe de gratitude.
[2]Népotisme à Ninove ? Guy D’haeseleer propulse sa belle-fille comme échevine
Les vieux amis de l’homme pensent que Raes était « profondément convaincu » lorsqu’il relativisait l’Holocauste. « Je suis sûr et certain qu’il y croyait encore. Ce n’était pas un lapsus », témoigne l’un d’eux.
Le Parlement flamand ne devait cette minute de silence à personne. Raes n’a siégé que trois ans au Vlaamse Raad , l’ancêtre du Parlement flamand. À l’évidence, tout le monde n’a pas apprécié pas l’idée de rendre hommage au négationniste défunt : Groen a décidé de quitter les bancs de l’hémicycle pendant la minute de silence, suivi par le PVDA et Vooruit.
La Flandre a les héros qu’elle se choisit. Tout d’abord en élisant Raes à l’époque. Puis en autorisant au Parlement une minute de silence en sa mémoire. Dans une publication parue il y a quelques années, le Parlement flamand avait rendu hommage à August Borms et à Staf De Clercq, deux hommes envers qui Raes était bien disposé. C’est donc peut-être ça, l’idée : si le Parlement flamand met à l’honneur des collaborateurs, pourquoi pas des négationnistes après tout ?
[3]Vlaams Belang au pouvoir : on sait comment ça commence, mais pas comment ça finit…
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/nostalgie_vlaams_blok/
[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/nepotisme-a-ninove-guy-dhaeseleer-propulse-sa-belle-fille-comme-echevine/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/vlaams-belang-au-pouvoir-on-sait-comment-ca-commence-mais-pas-comment-ca-finit/