Formation fédérale : De Wever peut-il s’inspirer de la méthode anversoise ?
([Opinions, Politique] 2024-12-01 (De Standaard))
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- News link: https://daardaar.be/rubriques/politique/formation-federale-de-wever-peut-il-sinspirer-de-la-methode-anversoise/
- Source link: https://www.standaard.be/cnt/dmf20241215_96689514
Et l’heureuse élue est Els van Doesburg ! Bart De Wever a tranché, mettant fin à des mois d’attente. S’il déménage au 16, rue de la Loi, ce sera la populaire parlementaire flamande et non le vieux guerrier Koen Kennis qui officiera comme bourgmestre faisant fonction à Anvers. Un peu de clarté, cela ne fait de tort à personne.
Pourtant, pendant les négociations, Kennis s’était montré ambitieux, prenant les devants d’autorité. Mais van Doesburg s’était aussi mise en avant. Autant dire que l’ambiance était tendue au sein de la nouvelle coalition. On dit de Kennis qu’il n’a pas envie de jouer les seconds rôles en l’absence du patron. Quoi qu’il en soit, son départ fait naître une nouvelle dynamique. Van Doesburg doit encore essuyer les plâtres, mais au moins, elle aura les coudées franches. Il faut noter toutefois que son conservatisme suscite la méfiance du partenaire Vooruit.
Allemaal Antwerpenaar , tout le monde est anversois : le slogan sur lequel se base l’accord de majorité se veut rassembleur. Les négociations ont été particulièrement longues, mais il est vrai qu’à Anvers, les oppositions idéologiques pèsent lourd. Tellement lourd qu’il serait absurde de tenter d’imposer à l’adversaire une autre vision. C’est pourquoi les nationalistes et les socialistes ont dû négocier dossier par dossier, point par point.
[1]Qui remplacera De Wever à Anvers s’il devient premier ministre ?
Les deux formations sont parties avec une perspective différente. La N-VA voulait avant tout la continuité, vu que ses électeurs ne jugent pas le changement tellement nécessaire. Vooruit, pour sa part, devait démontrer qu’avec sa participation au pouvoir, les choses allaient être différentes. C’est pour cette raison que le parti semble avoir remporté davantage de trophées, car chaque petit changement vient briser la continuité.
Pour diriger Anvers, la gauche et la droite sont contraintes de coopérer, contrairement à Gand. Il n’y a pas de place pour une politique cent pour cent progressiste ou conservatrice. D’autant plus que la N-VA et Vooruit (bien aidé par Groen dans certains dossiers sur la mobilité) doivent faire face aux extrêmes – Vlaams Belang et PVDA – qui leur font concurrence, sans pour autant dépasser le stade de l’anecdote populiste dans leurs premières réactions.
À quelques clashs près (le Kaaitunnel et le [2]statut des poètes de la ville ), la conscience de cette concurrence les pousse à s’entendre. Plusieurs points délicats (développement urbain, logements sociaux, port du voile) ont vite été résolus. Pour certains critiques, les partis n’iront jamais assez loin, mais les rapports de force à la sortie des urnes sont formels. Les Anversois n’ont rien à gagner à voir la polarisation paralyser les décideurs et alimenter les extrêmes. Qui sait, peut-être que la méthode anversoise pourra inspirer les négociateurs au fédéral. Même si, il faut bien le reconnaître, les défis y sont nettement plus difficiles à relever.
[3]Un mariage CD&V/ N-VA ? Pas demain la veille
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-remplacera-de-wever-a-anvers-sil-devient-premier-ministre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/tous-les-poetes-de-la-ville-danvers-ont-demissionne-par-protestation/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/un-mariage-cdv-n-va-pas-demain-la-veille/
Pourtant, pendant les négociations, Kennis s’était montré ambitieux, prenant les devants d’autorité. Mais van Doesburg s’était aussi mise en avant. Autant dire que l’ambiance était tendue au sein de la nouvelle coalition. On dit de Kennis qu’il n’a pas envie de jouer les seconds rôles en l’absence du patron. Quoi qu’il en soit, son départ fait naître une nouvelle dynamique. Van Doesburg doit encore essuyer les plâtres, mais au moins, elle aura les coudées franches. Il faut noter toutefois que son conservatisme suscite la méfiance du partenaire Vooruit.
Allemaal Antwerpenaar , tout le monde est anversois : le slogan sur lequel se base l’accord de majorité se veut rassembleur. Les négociations ont été particulièrement longues, mais il est vrai qu’à Anvers, les oppositions idéologiques pèsent lourd. Tellement lourd qu’il serait absurde de tenter d’imposer à l’adversaire une autre vision. C’est pourquoi les nationalistes et les socialistes ont dû négocier dossier par dossier, point par point.
[1]Qui remplacera De Wever à Anvers s’il devient premier ministre ?
Les deux formations sont parties avec une perspective différente. La N-VA voulait avant tout la continuité, vu que ses électeurs ne jugent pas le changement tellement nécessaire. Vooruit, pour sa part, devait démontrer qu’avec sa participation au pouvoir, les choses allaient être différentes. C’est pour cette raison que le parti semble avoir remporté davantage de trophées, car chaque petit changement vient briser la continuité.
Pour diriger Anvers, la gauche et la droite sont contraintes de coopérer, contrairement à Gand. Il n’y a pas de place pour une politique cent pour cent progressiste ou conservatrice. D’autant plus que la N-VA et Vooruit (bien aidé par Groen dans certains dossiers sur la mobilité) doivent faire face aux extrêmes – Vlaams Belang et PVDA – qui leur font concurrence, sans pour autant dépasser le stade de l’anecdote populiste dans leurs premières réactions.
À quelques clashs près (le Kaaitunnel et le [2]statut des poètes de la ville ), la conscience de cette concurrence les pousse à s’entendre. Plusieurs points délicats (développement urbain, logements sociaux, port du voile) ont vite été résolus. Pour certains critiques, les partis n’iront jamais assez loin, mais les rapports de force à la sortie des urnes sont formels. Les Anversois n’ont rien à gagner à voir la polarisation paralyser les décideurs et alimenter les extrêmes. Qui sait, peut-être que la méthode anversoise pourra inspirer les négociateurs au fédéral. Même si, il faut bien le reconnaître, les défis y sont nettement plus difficiles à relever.
[3]Un mariage CD&V/ N-VA ? Pas demain la veille
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-remplacera-de-wever-a-anvers-sil-devient-premier-ministre/
[2] https://daardaar.be/rubriques/culture-et-medias/tous-les-poetes-de-la-ville-danvers-ont-demissionne-par-protestation/
[3] https://daardaar.be/rubriques/politique/un-mariage-cdv-n-va-pas-demain-la-veille/