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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Bart De Wever est un bon Belge

([Opinions] 2024-12-01 (Het Belang Van Limburg))


« D’ici le 15 décembre, nous aurons un gouvernement et Bart De Wever deviendra le premier nationaliste flamand à la tête du pays. » C’est en tout cas ce qu’affirme un négociateur du futur gouvernement. Quant à moi, je m’interroge : se demandera-t-on en Flandre si un tel chef de gouvernement sera accepté du côté francophone ? Au fond, c’est un peu comme si le séparatiste catalan Carles Puigdemont devenait Premier ministre en Espagne. Pas sûr que la Wallonie voie les choses d’un bon œil. Surtout quand on sait qu’elle perdra 25 % de ses moyens si la Flandre demande le divorce.

Observons d’abord les chiffres récents. Selon le dernier sondage de RTL, 40 % des francophones acceptent l’idée de voir De Wever endosser le poste de Premier ministre. Un bon résultat, à peine supérieur en Flandre : 56 %. Notons aussi l’évolution favorable de la popularité du bourgmestre anversois au sud de la frontière linguistique : d’un maigre 7 % en 2011, elle s’établit aujourd’hui à 37 %. Soit une confiance multipliée par cinq ! De Wever est désormais le cinquième homme politique le plus populaire en Belgique francophone, son meilleur score à ce jour. Comment expliquer cette montée en grâce ?

À relire

[1]Qui est (vraiment) Bart De Wever? Découvrez l’humain derrière l’élu politique

Le formateur se plait depuis peu à donner des interviews dans un français impeccable, ce qui ne manque pas de séduire l’opinion publique francophone.

Bart De Wever a connu son premier bond de popularité lors de la Suédoise (elle avoisinait les 20 % à l’époque) : dans ce gouvernement dirigé par Charles Michel, la N-VA a montré qu’elle était un parti comme les autres.

À Charleroi ce week-end, j’ai constaté dans la population l’attrait que suscitent les propos musclés de la N-VA en matière d’immigration, et notamment les positions de Theo Francken qui reste très présent dans les médias au sud du pays.

Toujours à Charleroi, on m’expliquait que le futur Bart I er était devenu plus acceptable depuis qu’il avait abandonné ses velléités séparatistes. Les francophones ont apprécié sa sortie récente dans laquelle il indiquait se satisfaire du confédéralisme, s’il s’avérait efficace, et renoncer dans ce cas à l’idée d’une scission.

En Belgique francophone, les Flamands, y compris les nationalistes, ont bonne réputation. Il n’est pas rare d’entendre que la Flandre se porte très bien et que si la Wallonie était gérée « à la flamande », elle irait sans doute mieux.

Enfin, il y a la défaite inattendue infligée au Vlaams Belang par Bart De Wever. Aux yeux des Wallons qui n’ont pas d’élus d’extrême droite, c’est l’homme qui a sauvé la Flandre d’une déroute extrémiste.

En conclusion, Bart De Wever finit par être perçu comme un bon Belge. Certes, la méfiance n’a pas tout à fait disparu. D’aucuns gardent en mémoire ses déclarations sur les transferts financiers Nord-Sud, lorsqu’il comparait la Wallonie à une toxicomane sous perfusion d’argent flamand. Gageons toutefois que si son gouvernement voit le jour avant Noël, il sera pardonné, tant le soulagement sera grand. Et on y est presque.

À relire

[2]Qui est Bart De Wever, le président de la N-VA qui boycotte la plupart des médias francophones?



[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-vraiment-bart-de-wever-decouvrez-lhumain-derriere-lelu-politique/

[2] https://daardaar.be/rubriques/politique/qui-est-bart-de-wever-le-president-de-la-n-va-qui-boycotte-la-plupart-des-medias-francophones/



Sho' they got to have it against the law. Shoot, ever'body git high,
they wouldn't be nobody git up and feed the chickens. Hee-hee.
-- Terry Southern