La ministre flamande de l’Enseignement attise la concurrence entre les écoles
([Rubriques] 2024-11-01 (Gazet van Antwerpen))
- Reference: 2024-11_giulia-squillace-tkVOvmicA-E-unsplash-255x170
- News link: https://daardaar.be/rubriques/la-ministre-flamande-de-lenseignement-attise-la-concurrence-entre-les-ecoles/
- Source link: https://www.gva.be/cnt/dmf20241119_97495631
Zuhal Demir (N-VA), la nouvelle ministre flamande de l’Enseignement, a déjà fait savoir que les parents devaient s’impliquer beaucoup plus dans la scolarité de leurs enfants. Les parents dont les enfants enfreignent trop souvent le règlement de l’école pourraient même perdre une partie de leur allocation de rentrée scolaire. Les parents non néerlandophones seront également obligés d’apprendre le néerlandais. Cette politique pour le moins sévère suscite un vif émoi, mais aussi une certaine ferveur, semble-t-il. En effet, il a déjà été démontré à maintes reprises que les enfants qui ne parlent pas néerlandais chez eux rencontrent beaucoup plus de difficultés en classe, ainsi que dans la vie en général.
Les parents doivent donc s’engager davantage dans l’éducation de leurs enfants, et en contrepartie, la ministre leur fournit plus d’informations. La mesure ne fait pas que des heureux. Les épreuves communes constituent une nouveauté en Flandre, et elles n’ont été organisées qu’une seule fois. Et encore, leur existence tient du miracle. Jusqu’à présent, en Flandre, il n’existait aucun examen commun à l’ensemble des réseaux. C’est pourquoi Dirk Van Damme, docteur en pédagogie, estime que la ministre va trop vite. En effet, il avait été décidé, après mûre réflexion, de ne fournir les résultats des examens communs de toutes les écoles qu’aux directions d’établissements et aux services d’inspection, afin qu’ils puissent en tirer les conclusions qui s’imposent.
À relire
[1]Pêcher des volontaires pour lutter contre la pénurie de professeurs? C’est contre-productif!
Dirk Van Damme et plusieurs de ses confrères préconisent le statu quo , une attitude qui semble empreinte de sagesse. Les besoins de l’enseignement sont criants, les réformes sont nécessaires, mais ce n’est pas le moment de monter les écoles les unes contre les autres. Les enseignants et leurs directions sont déjà suffisamment sous pression. Si les examens communs constituent effectivement un excellent instrument pour améliorer la qualité de l’enseignement, ils risquent de manquer leur objectif dès lors qu’ils commenceraient à attiser la concurrence entre établissements.
Mais derrière l’idée de la ministre se cache aussi un autre motif. C’est justement parce que les épreuves communes traversent tous les réseaux qu’elle souhaite leur donner plus de poids. Dès son entrée en fonction, elle a fait comprendre que les réseaux devaient davantage coopérer entre eux. Comment lui donner tort ? Cependant, pour parvenir à ce résultat, rien ne sert de brusquer lesdits réseaux. Rappelons que la Cour constitutionnelle avait déjà rejeté le projet flamand d’imposer des compétences et des savoirs communs à acquérir à la fin des études, entre autres parce que la mesure proposée entravait la liberté de culte. Il n’est donc pas toujours sage d’exacerber les débats.
Puis, convenons-en : pour améliorer la qualité de l’enseignement, il y a bien d’autres gestes à poser que la publication futile des notes obtenues aux examens.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/pecher-des-volontaires-pour-lutter-contre-la-penurie-de-professeurs-cest-contre-productif/
Les parents doivent donc s’engager davantage dans l’éducation de leurs enfants, et en contrepartie, la ministre leur fournit plus d’informations. La mesure ne fait pas que des heureux. Les épreuves communes constituent une nouveauté en Flandre, et elles n’ont été organisées qu’une seule fois. Et encore, leur existence tient du miracle. Jusqu’à présent, en Flandre, il n’existait aucun examen commun à l’ensemble des réseaux. C’est pourquoi Dirk Van Damme, docteur en pédagogie, estime que la ministre va trop vite. En effet, il avait été décidé, après mûre réflexion, de ne fournir les résultats des examens communs de toutes les écoles qu’aux directions d’établissements et aux services d’inspection, afin qu’ils puissent en tirer les conclusions qui s’imposent.
À relire
[1]Pêcher des volontaires pour lutter contre la pénurie de professeurs? C’est contre-productif!
Dirk Van Damme et plusieurs de ses confrères préconisent le statu quo , une attitude qui semble empreinte de sagesse. Les besoins de l’enseignement sont criants, les réformes sont nécessaires, mais ce n’est pas le moment de monter les écoles les unes contre les autres. Les enseignants et leurs directions sont déjà suffisamment sous pression. Si les examens communs constituent effectivement un excellent instrument pour améliorer la qualité de l’enseignement, ils risquent de manquer leur objectif dès lors qu’ils commenceraient à attiser la concurrence entre établissements.
Mais derrière l’idée de la ministre se cache aussi un autre motif. C’est justement parce que les épreuves communes traversent tous les réseaux qu’elle souhaite leur donner plus de poids. Dès son entrée en fonction, elle a fait comprendre que les réseaux devaient davantage coopérer entre eux. Comment lui donner tort ? Cependant, pour parvenir à ce résultat, rien ne sert de brusquer lesdits réseaux. Rappelons que la Cour constitutionnelle avait déjà rejeté le projet flamand d’imposer des compétences et des savoirs communs à acquérir à la fin des études, entre autres parce que la mesure proposée entravait la liberté de culte. Il n’est donc pas toujours sage d’exacerber les débats.
Puis, convenons-en : pour améliorer la qualité de l’enseignement, il y a bien d’autres gestes à poser que la publication futile des notes obtenues aux examens.
[1] https://daardaar.be/rubriques/politique/pecher-des-volontaires-pour-lutter-contre-la-penurie-de-professeurs-cest-contre-productif/