News: 2024-10_zhu-yunxiao-0ruSGi-FXLg-unsplash-255x170

  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Quand la criminalité à Bruxelles ne devient plus qu’un simple fait divers

([Opinions, Politique, Société] 2024-10-01 (Het Laatste Nieuws))


Un fait divers. C’est en ces termes que l’ancien bourgmestre de Bruxelles Freddy Thielemans (PS) qualifia en son temps le braquage d’un commerce de la capitale par des gangsters armés de kalachnikovs. Quelques années plus tard, les fusillades sont devenues monnaie courante à Bruxelles. Une recherche sur Google des mots « fusillade » et « Bruxelles » donne rapidement le ton. Et la liste dressée dans les médias est sans doute loin d’être exhaustive.

Mardi, 30 septembre : fusillade dans le parc du Peterbos, rongé par la drogue. 28 septembre : fusillade à Anderlecht. 22 août : tir mortel dans un café de Koekelberg. 3 août, 19 h : fusillade à Anderlecht. 1 er juillet : coups de feu tirés à Etterbeek. 27 juin : fusillade mortelle à Saint-Gilles. Notre capitale est le théâtre de plusieurs dizaines de fusillades par an, en pleine rue. Et qui s’en soucie encore ? Les nouvelles qui relatent ces faits sont de plus en plus courtes, de brefs articles dans les pages régionales. La violence gagne du terrain mais on lui oppose un haussement d’épaules. Alors que tant de laxisme devrait susciter la révolte.

À lire

[1]Pourquoi les Flamands se sentent-ils moins en sécurité alors que la criminalité baisse ?

Lorsque de telles violences, souvent liées au milieu de la drogue, éclatent à Anvers, le bourgmestre est pointé du doigt. Là aussi, la population finit par s’habituer à la énième attaque à la grenade mais la responsabilité du bourgmestre Bart De Wever (N-VA) est épinglée. Comment croire à sa guerre contre la drogue, alors que lui-même admet son impuissance ? Il ne relâche pas pour autant la pression exercée sur la mafia. Mais à Bruxelles, à qui impute-t-on la faute ? Au bourgmestre de Saint-Gilles ? À celui d’Anderlecht ? D’Etterbeek ou de Koekelberg ? Tous se renvoient la balle. Et quand ça ne marche plus, ils invoquent, dans un soupir, que tout cela dépasse Bruxelles ! La capitale qui préfère d’habitude faire cavalier seul se rappelle alors au bon souvenir de la Belgique. Une capitale qui ne se gêne pas d’opposer Flamands et francophones, mais qui laisse les trafiquants « dealer » sur la place du village. Au suivant ! Voilà ce que se disent les agents de police lorsqu’ils mettent la main sur un dealer qu’ils finiront par devoir relâcher plus tard.

Mais si vous avez le malheur de mettre en cause les dix-neuf communes et le millier de mandats politiques d’une ville de 1,2 million d’habitants, on vous taxera de flamingant. On vous dira que le bourgmestre doit être proche des citoyens. Vous savez comment cela s’appelle ? Un parapluie bien confortable qui met les responsables politiques bruxellois à l’abri de tout reproche contre leur action ou leur inertie politique. Car ce n’est jamais leur faute. Capacité d’action limitée mais « pas touche » au système. Le pire dans tout ça, c’est que cette résignation gagne les Bruxellois, réduits à se contenter d’une semaine sans violence ou à se consoler de voir leur quartier épargné. Freddy Thielemans aura eu raison. Les fusillades sont devenues des faits divers à Bruxelles.



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/comment-les-flamands-se-sentent-ils-moins-en-securite-alors-que-la-criminalite-baisse/



"But the most reliable indication of the future of Open Source is its past: in just a few years, we have gone from nothing to a robust body of software that solves many different problems and is reaching the million-user count. There's no reason for us to slow down now."

-- Bruce Perens, on the future of Open Source software. (Open Sources, 1999 O'Reilly and Associates)