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  ARM Give a man a fire and he's warm for a day, but set fire to him and he's warm for the rest of his life (Terry Pratchett, Jingo)

Harcelé, Daan (14) se suicide : « Il pensait que ça ne s’arrêterait jamais »

([Société] 2023-01-01 (Het Nieuwsblad))


L’église de Beveren-Leie, un village de la commune de Waregem, était pleine à craquer samedi dernier. Des dizaines de personnes ont dû rester debout lorsque l’urne funéraire contenant les cendres de Daan a été portée vers l’avant de l’édifice. La cérémonie s’est déroulée dans la sérénité et le mot « harcèlement » n’a pas été prononcé une seule fois. Les personnes qui connaissaient l’adolescent savent toutefois à quelle situation il était confronté. « Nous sommes sous le choc », confie un équipier de Daan au sein du club de rugby dont il était un membre très apprécié. « Nous ressentons une tristesse infinie. Tu étais l’un de nous, et tu le resteras. Nous ne t’oublierons jamais. »

Du harcèlement dans la cour de récréation



Daan a mis fin à ses jours le lundi de la semaine dernière, alors qu’il était sur le chemin de l’école. Il venait de souffler ses quatorze bougies et était en troisième année orientation « Organisation et logistique » au Hemelvaartinstituut de Waregem. Pendant ses funérailles, cet établissement n’a été évoqué à aucun moment, mais cela faisait visiblement un bon bout de temps que Daan n’était pas bien dans sa peau. D’après ses parents, il était harcelé depuis un bon moment à l’école par un groupe d’élèves plus âgés.

Les parents de Daan ont volontairement attendu quelques jours avant de s’exprimer publiquement, car ils voulaient d’abord faire leurs adieux à leur fils d’une belle manière. Daan était selon eux un garçon gentil et intelligent, « mais différent », admettent-ils. On lui avait diagnostiqué un trouble du spectre autistique (TSA) et ce n’était pas la première fois qu’il était la cible de harceleurs en raison de sa corpulence.

« L’adolescent se sentait donc bien dans sa classe, mais le problème, c’était la cour de récréation. »

Il n’empêche que dans les clubs de rugby et de kickboxing qu’il fréquentait, tout le monde appréciait beaucoup Daan. Il s’y sentait comme un poisson dans l’eau et s’y était fait beaucoup d’amis.

« Il se sentait bien dans sa classe également », affirme Thomas Vandemeulebroucke, l’avocat qui conseille les parents de Daan. « Les parents ne reprochent dès lors rien à l’école ; au contraire, celle-ci a fait tout ce qui était en son pouvoir afin de créer un environnement sûr pour Daan. L’adolescent se sentait donc bien dans sa classe, mais le problème, c’était la cour de récréation. Le harcèlement, c’est un phénomène qui s’inscrit dans la durée et qui se dissimule dans les petites choses. Daan était conscient que certains élèves avaient fait de lui leur tête de Turc. Et il pensait qu’ils ne s’arrêteraient pas . »

Une photo tombée entre de mauvaises mains



À en croire les parents et leur avocat, le harcèlement que subissait Daan durait depuis longtemps déjà. En mai 2022, l’année scolaire passée donc, une photo du garçon a été diffusée. Une photo qu’il avait lui-même envoyée à une fille, mais qui était entretemps tombée entre de mauvaises mains. « Daan se rendait compte que ce harcèlement ne cesserait pas, pas même s’il changeait d’école. Les jeunes qui se livrent à ce genre de pratiques se connaissent, et c’est peut-être même là qu’ils ont vu cette photo », indique Me Vandemeulebroucke.

[1]Harcèlement sexuel à l’université : un mal endémique

Les parents de Daan se disent persuadés que le point de non-retour pour leur fils a été atteint lors d’une fête organisée dans son village natal, à laquelle il s’est rendu deux jours avant sa mort afin de « célébrer » la fin des vacances de Noël. Le lendemain matin, il était complètement abattu et en état de panique. « On aurait même dit qu’il était en train de faire ses adieux », dit Me Vandemeulebroucke. « Nous pensons qu’il s’est passé quelque chose à cette fête qui a été pour Daan la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Mais c’est au parquet qu’il appartient à présent de déterminer ce qui s’est exactement passé ce weekend-là . »

D’après les parents, les harceleurs présumés fréquentent donc la même école que Daan et sont plus âgés que leur fils, mais tout en étant toujours mineurs. La famille vient d’introduire une plainte auprès du tribunal de la jeunesse. « Pas parce qu’ils trouvent que ces jeunes doivent être sévèrement punis, mais pour qu’ils comprennent que le harcèlement est un poison et pour que tout le monde prenne conscience des conséquences qui peuvent en découler. Mes clients espèrent que ces jeunes comprendront qu’ils sont allés trop loin et pourront être remis sur le droit chemin . »

Une cascade de réactions



Le parquet de Flandre occidentale confirme qu’une information a été ouverte afin d’examiner s’il existe un lien entre la mort de Daan et le harcèlement dont on présume qu’il a été victime. L’enquête à proprement parler doit toutefois encore commencer, car ce n’est que jeudi que les parents de Daan seront interrogés. « Leur audition déterminera la suite qui sera donnée à l’enquête. »

Le décès de Daan a suscité une cascade de réactions sur les réseaux sociaux. Beaucoup étaient adressées aux harceleurs présumés et à l’école, qui a annoncé elle-même dans un communiqué « être profondément bouleversée par la disparition soudaine d’un de ses élèves, qui laissera un grand vide ». « Une instruction a été ouverte à la demande de la famille et de son conseil », indique le parquet. « Mais au vu de ce qui a été publié sur les réseaux sociaux, la police a déjà établi un procès-verbal pour harcèlement . »

[2]Quatre points sur le poing: un symbole viral pour combattre le harcèlement à l’école

Outre ses parents, Daan laisse derrière lui deux sœurs. Il était issu d’une famille très croyante et très soudée. En rendant publique leur histoire, ses parents espèrent envoyer un signal clair à l’adresse des futurs harceleurs.

Les personnes qui se posent des questions à propos du suicide peuvent contacter la ligne d’écoute du Centre de prévention du suicide au numéro gratuit 0800 32 123 ou via le site web [3]www.preventionsuicide.be .



[1] https://daardaar.be/rubriques/societe/harcelement-sexuel-a-luniversite-un-mal-endemique/

[2] https://daardaar.be/rubriques/societe/4-points-sur-le-poing-un-symbole-viral-pour-combattre-le-harcelement-a-lecole/

[3] http://www.preventionsuicide.be



Once there was this conductor see, who had a bass problem. You see, during
a portion of Beethovan's Ninth Symphony in which there are no bass violin
parts, one of the bassists always passed a bottle of scotch around. So,
to remind himself that the basses usually required an extra cue towards the
end of the symphony, the conductor would fasten a piece of string around the
page of the score before the bass cue. As the basses grew more and more
inebriated, two of them fell asleep. The conductor grew quite nervous (he
was very concerned about the pitch) because it was the bottom of the ninth;
the score was tied and the basses were loaded with two out.