Faire grève trop tôt, c’est envoyer un mauvais signal
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Il en faut décidément très peu pour que les syndicats se mettent en grève. Les fonctionnaires qui participeront à l’action partent du principe que le futur exécutif s’attaquera à leurs droits en matière de pension. Normalement, on recourt à la grève lorsque le gouvernement est formé, qu’il a donné forme à ses projets et que la concertation n’a débouché sur rien. On en est encore loin.
Ainsi, les usagers du rail ou du métro, les parents d’élèves et les clients des bureaux de poste subiront lundi les conséquences de cette action prématurée. Mais ce n’est pas de nature à déranger les syndicats. Tout ce qui compte, pour eux, ce sont les intérêts de leurs affiliés. En faisant grève dès maintenant, ils envoient un signal clair : il est hors de question détricoter les droits acquis.
[1]Une grève générale? Pas maintenant, chers syndicats, pas maintenant !
Le formateur fédéral, Bart De Wever (N-VA), a le mérite de la transparence : « Nous ne pouvons plus distribuer de cadeaux. Bien au contraire, il va falloir en confisquer », a-t-il déclaré au quotidien Het Laatste Nieuws. « Nous allons devoir élaguer partout et cela fera mal à tout le monde. » Il suffit de se pencher sur les dépenses et les recettes de l’État pour comprendre que De Wever parle vrai. Et vu que tout le monde souffrira des efforts à fournir, il n’est pas juste d’exiger que le gouvernement fasse des exceptions. Car c’est bel et bien cela que font les syndicats des services publics.
Si l’Arizona voit le jour et si De Wever se charge de remettre en ordre les finances publiques, c’est tout le pays qui devra fournir un effort collectif, tout comme il avait dû le faire avec le Plan global de Jean-Luc Dehaene (CVP) au moment d’intégrer la zone euro. Tout l’enjeu consiste désormais à répartir l’effort équitablement, ce qui laisse la place au débat, bien entendu. Mais pour faciliter les choses, il faut faire preuve d’ouverture d’esprit, il faut vouloir la concertation, et il faut comprendre que les choses doivent bouger. En creusant des tranchées dans le but de ne pas concéder le moindre millimètre, on ne fait que compliquer l’avènement de l’inévitable.
[1] https://daardaar.be/rubriques/economie/une-greve-generale-pas-maintenant-chers-syndicats-pas-maintenant/